Profanation en France: Netanyahu dénonce l’acte « choquant » de « sauvages antisémites »

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a dénoncé mardi la profanation d’un cimetière juif en France comme un acte "choquant" commis par de "sauvages antisémites", tandis qu’un de ses ministres appelait les juifs à émigrer pour l’Etat hébreu.

"Il s’est produit aujourd’hui en France quelque chose de choquant. Quatre-vingt tombes juives ont été profanées par de sauvages antisémites au moyen de symboles nazis", a dit M. Netanyahu dans un communiqué, en appelant les dirigeants français et européens à prendre "fortement position contre l’antisémitisme".

M. Netanyahu réagissait à la profanation découverte en Alsace le jour même où les autorités françaises appelaient à la mobilisation face à l’augmentation des actes antisémites en France.

L’antisémitisme "est un fléau qui menace tout le monde, pas seulement nous, et il doit être condamné chaque fois qu’il montre sa tête, où que ce soit", a-t-il dit.

Il s’est gardé d’appeler les juifs de France à rejoindre Israël comme il l’avait fait par le passé, et comme l’a fait mardi son ministre de l’Immigration, Yoav Gallant.

"Je condamne vigoureusement l’antisémitisme en France et en appelle aux juifs: rentrez à la maison, immigrez en Israël", a dit M. Gallant sur Twitter.

"La profanation (de ce) cimetière réveille les images de périodes sombres dans l’histoire du peuple juif", a dit M. Gallant.

Il a indiqué qu’il avait rendu visite la semaine passée à la communauté juive de Paris. Celle-ci fait face à une "offensive antisémite et au processus d’assimilation", a-t-il dit.

"L’assimilation" – sociale ou culturelle à travers le mariage par exemple – de leurs coreligionnaires à leur milieu environnant est une préoccupation d’un certain nombre de juifs inquiets de la préservation de leur identité.

Isaac Herzog, président de l’Agence juive, organisation paragouvernementale chargée de l’immigration en Israël, a vu dans la profanation "une indication supplémentaire de l’antisémitisme rampant qui se répand à travers l’Europe et menace les juifs jusque dans la rue". "Il est temps que les gouvernements se réveillent", a-t-il tweeté.

Des appels comme celui de M. Gallant ne sont pas une première. M. Netanyahu avait piqué au vif les dirigeants français en 2015 en lançant aux juifs de France qu’Israël était leur "foyer", après l’assassinat de quatre juifs par un jihadiste dans une supérette de Paris.

Il avait récidivé peu après, à la suite d’un assassinat au Danemark, en s’adressant aux juifs d’Europe pour leur dire qu’Israël les attendait "les bras ouverts".

Le Premier ministre français de l’époque, Manuel Valls, avait estimé que la campagne électorale alors en cours en Israël – comme aujourd’hui – pour les législatives n’autorisait pas "n’importe quelle déclaration".

En 2004, le Premier ministre Ariel Sharon avait énervé Paris en appelant les juifs de France à immigrer "immédiatement" en Israël à cause d’un "antisémitisme déchaîné".

Israël, qui se veut la nation du peuple juif, s’est pour une large part construit comme un refuge. L’immigration des juifs en Israël ("aliyah"), élément fondamental de la politique nationale, était encouragée par l’Agence juive avant même la création de l’Etat d’Israël en 1948.

Depuis 1948, plus de trois millions de juifs ont fait leur "aliyah" pour échapper aux persécutions ou au nom de l’idéal sioniste.

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