Présidentielle USA : les républicains attaquent Obama sur le dossier iranien

Présidentielle USA : les républicains attaquent Obama sur le dossier iranien
En pleine montée des tensions avec l’Iran, les candidats républicains à l’investiture présidentielle américaine s’en prennent à la politique de Barack Obama vis-à-vis de Téhéran, affirmant que le dirigeant sortant a fait preuve de faiblesse dans ce dossier.

La Maison Blanche, qui assure que la porte reste ouverte aux négociations avec Téhéran, estime avoir resserré l’étau autour de la République islamique en raison de son programme nucléaire controversé. Mais les républicains, qui espèrent reconquérir la présidence à l’occasion de l’élection du 6 novembre, reprochent à M. Obama d’avoir dit vouloir tendre la main aux ennemis des Etats-Unis pendant sa campagne victorieuse de 2008, et de ne pas avoir imposé des sanctions encore plus fortes au régime islamique.

Encore mercredi soir, celui qui fait de plus en plus figure de favori pour disputer la Maison Blanche à M. Obama, Mitt Romney, s’en est pris au président démocrate, lui reprochant de ne pas avoir soutenu les manifestants contre la réélection du président iranien Mahmoud Ahmadinejad en 2009. "Lorsqu’il y avait plus d’un million de personnes dans les rues de Téhéran, en train de réclamer leur liberté, il est resté silencieux", a dénoncé M. Romney à Columbia en Caroline du Sud (sud-est) lors d’une réunion publique, abordant ce dossier avant même d’évoquer l’économie. En novembre, M. Romney avait même assuré que "si Barack Obama est réélu, l’Iran aura une arme nucléaire. Si vous élisez Mitt Romney (…) ils n’auront pas l’arme nucléaire".

L’un des rivaux de M. Romney, Newt Gingrich, a formulé l’objectif de renverser le régime iranien dans l’année qui suivrait son arrivée au pouvoir, tandis qu’un autre, Rick Santorum, a comparé M. Obama à son prédécesseur Jimmy Carter, dont l’ambition d’un second mandat s’est abîmée en 1980 dans la crise des otages en Iran.

M. Obama semblait s’être prémuni contre toute accusation de faiblesse sur la scène internationale après avoir donné le feu vert à un audacieux raid contre le chef d’Al-Qaïda Oussama ben Laden en mai dernier au Pakistan.

Toutefois, la question iranienne "va résonner dans cette campagne", prédit James Phillips, spécialiste du Moyen-Orient au groupe de réflexion conservateur The Heritage Foundation. Cette question symbolise "certaines des faiblesses de la politique étrangère de l’administration Obama, ce que beaucoup voient comme une volonté naïve de tendre la main à des adversaires, sans résultats probants", assure-t-il.

La Maison Blanche a choisi de ne pas répliquer directement aux républicains, mais jure que sa politique iranienne porte ses fruits. "Les sanctions sont sans précédent, elles ont un effet tangible sur l’économie iranienne", a affirmé cette semaine le porte-parole de M. Obama, Jay Carney. Si l’Iran mettait en oeuvre sa menace de bloquer le détroit d’Ormuz, route stratégique du pétrole, M. Obama pourrait faire une démonstration de fermeté et marquer ainsi des points dans un électorat sensible à ce type d’action, comme l’a montré la victoire de George W. Bush en 2004. Mais le président sortant pourrait aussi pâtir de provocations iraniennes, qui rendent déjà les marchés pétroliers nerveux. Une hausse des coûts de l’énergie risquerait de compromettre la reprise.

Pour Karim Sadjadpour, expert de l’Iran à la fondation Carnegie, les électeurs américains n’ont pas ce pays à l’esprit. "Si l’Iran n’obtient pas la bombe et n’est pas bombardé avant novembre 2012, je ne pense pas que ce sera une question décisive dans la campagne", dit-il. "Bien que les républicains aient utilisé la politique vis-à-vis de l’Iran pour attaquer le président Obama, je pense que la plupart des Américains, quand ils se réveillent le matin, pensent d’abord aux Etats-Unis, pas à l’Iran", affirme-t-il.

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