Présidentielle: Mélenchon « demande la révision de tous les comptes » de campagne, le RN aussi
Jean-Luc Mélenchon a réclamé vendredi la « révision de tous les comptes » de campagne des candidats à la présidentielle, accusant le président de la Commission de contrôle de mentir à son sujet et de laisser « passer les incroyables arrangements » d’Emmanuel Macron.
"Nous ne sommes pas hostiles à cette démarche", a expliqué le trésorier du RN, Wallerand de Saint Just.
Vendredi, Jean-Luc Mélenchon a demandé "la révision de tous les comptes, dont le (sien), par une équipe rénovée et professionnelle, débarrassée des incapables, des partisans et des aigris qui ont pourri le travail de cette prétendue commission indépendante", dans un billet de blog.
"Je suis prêt a un examen public des comptes de campagne", a-t-il ajouté, accusant François Logerot, président de la commission, de "mentir" en déclarant que le candidat aurait "refusé de répondre" à une quelconque question.
"S’il avait été un tant soit peu vigilant, Logerot n’aurait pas laissé passer les incroyables arrangements de l’équipe Macron", a poursuivi le député des Bouches-du-Rhône, accusant le responsable de la commission "de distiller d’une interview à l’autre des accusations (…) sans fondement contre (s)es dépenses de campagne".
Appelant à plusieurs reprises M. Logerot à démissionner, M. Mélenchon a également interpellé le chef de l’État: "Si vous avez la conscience tranquille, demandez comme moi la révision officielle de vos comptes. Si vous le demandez vous aussi, nous l’obtiendrons", a-t-il écrit.
Le trésorier du parti d’extrême droite a pour sa part considéré qu’il existait "une différence de jurisprudence importante de la commission par rapport aux différents candidats, et a priori un traitement favorable à Emmanuel Macron". "On trouve cette différence un peu bizarre", a poursuivi M. de Saint Just.
"Ristournes cachées"
Le parquet de Paris a ouvert une enquête préliminaire pour procéder à des "vérifications" sur les comptes de M. Mélenchon, à la suite du signalement adressé le 16 mars par la Commission nationale des comptes de campagne.
La CNCCFP, qui a validé les comptes de campagne des 11 candidats malgré certaines dépenses retranchées, a justifié ce signalement par des "interrogations" notamment sur les liens entre trois prestataires et des personnels de l’équipe de campagne.
M. Mélenchon a rétorqué avoir agi "honnêtement et scrupuleusement", disant ne pas comprendre "comment la Commission (…) a pu à la fois valider (ses) comptes et faire un signalement".
A la suite de révélations de Mediapart et du Monde en mai, franceinfo a diffusé jeudi une enquête affirmant qu’Emmanuel Macron avait de son côté bénéficié de "prix cassés" et de "ristournes cachées" de la part de théâtres parisiens ayant accueilli ses réunions publiques pendant la présidentielle.
Selon franceinfo, l’équipe Macron a "obtenu un tarif au minimum 75 % moins cher" que les prix habituellement réclamés pour tenir meeting le 6 février 2017 à Bobino, puis le 8 mars au Théâtre Antoine.
"Il y a en France des commissions compétentes et un juge qui ont déjà jugé les comptes de campagne", a défendu le président de la République jeudi.