Pour François Hollande, la droite « coalise les craintes » et « agite les spectres »

A une semaine du premier tour, François Hollande a salué un "espoir calme" qui se lève selon lui autour de sa candidature. Lors d’un grand meeting festif, qui a réuni dimanche après-midi à Vincennes plusieurs dizaines de milliers de personnes, le socialiste a promis d’être le président d’une République "plus forte que les marchés".

Il a opposé la "majorité populaire", qui sortira des urnes le 22 avril et le 6 mai, à la "majorité silencieuse" que son adversaire Nicolas Sarkozy avait invitée place de la Concorde, à Paris. M. Hollande a aussi de nouveau mis en garde contre l’abstention et la dispersion des voix de gauche au premier tour.

Avant ce discours, la députée de Moselle Aurélie Filippetti a demandé à la foule compacte, rassemblée sur l’esplanade du château de Vincennes, de faire la ola de façon à montrer au président-candidat la "vague" qu’il sentait "monter" la semaine dernière. Dans un entretien au "Journal du dimanche" du 8 avril, le chef de l’Etat qui brigue un second quinquennat avait ainsi décrit la mobilisation en sa faveur.

Mais pour le camp socialiste, qui a revendiqué plus de 100.000 personnes présentes, la ola de Vincennes illustrait au contraire l’opposition à Nicolas Sarkozy. "C’est un tsunami", a même commenté Najat Vallaud-Belkacem, l’une des porte-parole du candidat.

Sur scène, M. Hollande a appelé les électeurs à voter contre le président sortant. "La sanction est légitime, elle est nécessaire, elle est même morale", a-t-il jugé. "Tant de promesses non tenues" et "tant d’échecs non assumés" justifient à ses yeux "un mandat non renouvelé". "Pourquoi prolonger ce qui a failli? Pourquoi continuer avec de si piètres résultats?", a-t-il demandé.

Le candidat socialiste a aussi critiqué la façon dont la droite fait campagne. "Elle coalise les craintes, elle agite les spectres, elle attise les fantasmes", a-t-il accusé.

François Hollande a notamment reproché à Nicolas Sarkozy d’"appeler la spéculation à l’aide pour empêcher l’alternance". A en croire le candidat UMP, "la perspective de notre victoire affolerait les marchés. Pour l’instant, il n’y a que lui qui s’affole", a asséné son adversaire socialiste.

"Je serai le président d’une République qui sera plus forte que les marchés, d’une France qui sera plus puissante que la finance", a affirmé François Hollande. Il a assuré que ses propositions permettaient de "respecter les disciplines indispensables et en même temps d’ouvrir un nouveau chemin pour la justice, pour la croissance, pour la solidarité, pour la jeunesse de France".

François Hollande a reproché à Nicolas Sarkozy de dresser les travailleurs contre les chô meurs, les Français contre les étrangers, la province contre Paris, les sans-voix contre les élites. "Cette France, toute cette France, ici, elle est rassemblée, elle est réunie, elle n’est pas divisée", a remarqué le socialiste sur la scène installée devant le château de Vincennes.

"Il n’y a pas d’un cô té une minorité bruyante et une majorité silencieuse", a-t-il sermonné. "Le bulletin de vote est la plus belle prise de parole qui soit et la seule majorité que je connaisse est celle qui se dégage des urnes", a-t-il ajouté.

"Cette majorité populaire, dimanche prochain, ce sera nous", a promis le député de Corrèze. "Cette majorité, je vous l’assure, ne sera pas silencieuse. Elle sera audacieuse. Ce sera la grande, la belle majorité du changement!".

"Je sens monter -et vous aussi- un grand espoir", a-t-il clamé, "un espoir calme, un espoir ferme, un espoir lucide, l’espoir du sursaut, l’espoir du redressement, l’espoir de la justice, l’espoir de la jeunesse de France qui est là et qui nous encourage".

"Je suis prêt à présider la France", a lancé l’ex-Premier secrétaire du PS, qui par le passé s’est vu reprocher de n’avoir jamais été ministre.

Il a promis d’être "le président de la fin des privilèges", de la justice, de la réconciliation et de la cohérence: "d’abord le redressement et puis ensuite la redistribution".

"Je ne vous demande pas de m’aider, je vous demande d’aider la France", a-t-il dit à ses sympathisants, dans une autre attaque envers le candidat Sarkozy qui conclut chacun de ses meetings par "Françaises, Français, aidez-moi".

Il a mis en garde contre l’abstention, contre le vote Front national qu’il juge "indigne de notre République" et contre la dispersion des voix de gauche au premier tour. "Tous ceux qui veulent le changement doivent l’assurer dès le 22 avril", a-t-il plaidé. "Donnez-moi la force nécessaire le 22 pour vous conduire à la victoire le 6 mai!".

François Hollande a rappelé qu’au moment de l’élection, une voix en vaut une autre. "Ce qui compte, ce n’est pas d’être les plus riches ou les plus puissants. Ce qui compte, c’est d’être les plus nombreux. Soyez les plus nombreux! Décidez de votre avenir!".

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