Portugal: Cavaco Silva entérine un remaniement ministériel pour clore la crise
Le président Cavaco Silva a ainsi accepté la proposition de promouvoir Paulo Portas au poste de vice-Premier ministre, indique un communiqué publié sur le site de la présidence.
Paulo Portas, également chef du CDS-PP, allié du Parti social démocrate (PSD, centre droit) du Premier ministre, avait démissionné au début du mois de ses fonctions de ministre des Affaires étrangères pour marquer son désaccord avec la politique d’austérité. Sa démission inattendue avait déclenché une crise politique qui a mis en péril la survie de la coalition au pouvoir.
Pour garantir la stabilité de la coalition et préserver la majorité parlementaire, les deux partenaires de la coalition ont scellé un accord prévoyant un remaniement ministériel que le président a du accepter après l’échec des négociations entre les trois partis qui ont souscrit le plan d’aide international (PSD, CDS-PP et les socialistes), en vue d’un consensus politique autour de ce programme.
Il avait ainsi renouvelé son appui à la coalition en décidant de maintenir le gouvernement en fonctions jusqu’à la fin de son mandat en 2015, tout en écartant la convocation d’élections législatives anticipées, réclamées par l’opposition de gauche.
Paulo Portas sera également chargé en particulier de la coordination de la politique économique et des relations avec la ‘troïka » (UE-FMI-BCE) représentant les créanciers du Portugal.
Au ministère des Affaires étrangères, il sera remplacé par Rui Machete, un avocat de 73 ans, considéré comme un ‘poids-lourd » du PSD et qui avait occupé divers postes ministériels à la fin des années 70 et au début des années 80.
Le remaniement prévoit également le remplacement du ministre de l’Economie, Alvaro Santos Pereira, par Antonio Pires de Lima, 51 ans, spécialiste de la gestion d’entreprises et membre du CDS-PP et la désignation de Jorge Moreira Da Silva, 42 ans, vice-président du PSD, au poste de ministre de l’environnement, de l’aménagement du territoire et l’énergie.
Le gouvernement remanié doit demander lundi prochain la confiance du parlement et devrait l’obtenir sans difficultés vu la confortable majorité dont dispose la coalition à l’Assemblée.
En raison de la crise politique, la troïka (UE-FMI-BCE) a accepté de repousser jusqu’à fin août, début septembre sa prochaine évaluation des comptes du pays, initialement prévue à la mi-juillet.
L’examen s’annonce d’autant plus ardu que le gouvernement s’est engagé à ramener d’ici la fin de l’année le déficit public à 5,5 pc du PIB. Il doit également présenter aux bailleurs de fonds une réforme de l’Etat destinée à réduire les dépenses publiques de 4,7 milliards d’euros, un projet qui suppose des coupes drastiques susceptibles d’alimenter le mécontentement populaire.