Pompeo va rencontrer des négociateurs talibans au Qatar
Le secrétaire d’Etat américain Mike Pompeo va rencontrer samedi au Qatar des négociateurs des talibans et du gouvernement afghan, dont les pourparlers montrent des signes d’avancées, alors que les Etats-Unis accélèrent leur retrait d’Afghanistan.
Le département d’Etat a annoncé vendredi soir que M. Pompeo tiendrait ces réunions séparément à Doha, la capitale de l’émirat.
Mike Pompeo se réunira également avec l’émir du Qatar, cheikh Tamim ben Hamad Al-Thani, ainsi que le ministre des Affaires étrangères, lors de son étape à Doha, la base diplomatique des talibans à la fois pour négocier avec Kaboul et auparavant avec les Etats-Unis, a indiqué le département d’Etat sur son agenda public.
Le chef de la diplomatie américaine est actuellement en tournée dans sept pays d’Europe et du Moyen-Orient, alors que le président Donald Trump accélère ses priorités de fin de mandat.
Plus tôt dans la semaine, le Pentagone a annoncé le retrait prochain de quelque 2.000 soldats d’Afghanistan, accélérant ainsi le calendrier établi lors d’un accord signé en février à Doha entre Washington et les talibans qui entérinait le retrait complet des troupes à la mi-2021.
M. Trump a promis à plusieurs reprises de mettre fin aux « guerres sans fin », y compris en Afghanistan, la plus longue intervention américaine de l’histoire, lancée après les attentats du 11 septembre 2001.
Le président élu Joe Biden, sur un rare terrain d’entente avec Donald Trump, souhaite également mettre fin à la guerre en Afghanistan.
Négociations depuis mi-septembre
Les talibans discutent pour la première fois avec le gouvernement afghan depuis le 12 septembre, à Doha, mais ces discussions ont presque immédiatement capoté en raison de désaccords.
Les pourparlers ont montré peu de signes de progrès mais plusieurs sources ont déclaré à l’AFP vendredi que les deux parties semblaient avoir résolu un point clé de mésentente sur les règles des négociations.
Les négociations de paix de Doha se sont ouvertes après la signature d’un accord entre les talibans et Washington en février, les Etats-Unis acceptant de retirer leurs troupes, en échange de garanties sur la sécurité et sur le début de pourparlers.
En dépit de ces négociations, les violences ont augmenté dans tout le pays, les talibans multipliant les attaques quotidiennes contre les forces de sécurité afghanes.
Le retrait d’une partie des troupes d’ici le 15 janvier – moins d’une semaine avant que son successeur Joe Biden ne prête serment – a été critiqué par les habitants de Kaboul qui craignent que cela n’encourage les talibans à déclencher une nouvelle vague de combats.
Les civils afghans sont depuis longtemps les principales victimes du conflit.
Les autorités de Kaboul craignent également que les talibans ne durcissent leurs positions dans les négociations, où sont en jeu des sujets comme les droits des femmes.