Plusieurs milliers de médecins « résidents » manifestent en Algérie
Environ 7.000 médecins en formation de spécialisation, qui observent une grève depuis deux mois, ont à nouveau manifesté mardi en Algérie pour réclamer l’abrogation du service civil qui les oblige à exercer dans des zones parfois reculées au terme de leurs études.
Des journalistes locaux dans cette ville du nord-ouest du pays ont indiqué avoir compté de "7.000 à 8.000 manifestants".
L’Algérie compte environ 13.000 médecins dits "résidents", équivalent des internes en médecine en France, qui suivent une formation dans une spécialité à l’issue d’un concours, après leur diplôme de médecine générale.
Le 3 janvier, une tentative de manifestation de médecins "résidents" à Alger -où aucune manifestation n’est autorisée-, avait été violemment dispersée par la police, faisant 20 blessés parmi les manifestants selon le Collectif autonome des médecins résidents algériens (Camra).
Dimanche, plusieurs centaines d’entre eux s’étaient rassemblés sans incident à l’hôpital Mustapha Bacha, le plus grand de la capitale algérienne. Le même jour, un millier de médecins "résidents", selon les organisateurs, avaient marché pacifiquement à Constantine (400 km à l’est d’Alger).
Ces médecins, dentistes ou pharmaciens "résidents", sont en grève depuis la mi-novembre pour réclamer la fin du service civil qui les oblige, à l’issue de leurs longues études (entre 11 et 12 ans selon la spécialisation), à travailler dans un établissement public, entre un et quatre ans selon l’éloignement de la zone.
Les grévistes demandent également que les médecins puissent bénéficier de dispenses du service national.
Ces "revendications sont les mêmes depuis des années et nous n’arrêterons pas avant d’avoir obtenu satisfaction", a assuré à l’AFP le Dr Mohamed Taileb, membre du Camra.
Lundi soir, le ministre de la Santé, Mokhtar Hasbellaoui, a reconnu à la télévision publique "des insuffisances et des dysfonctionnements" dans le service civil, assurant que des mesures étaient à l’étude "pour permettre au médecin spécialiste affecté de travailler dans les meilleures conditions professionnelles et sociales".
Mais "le service civil est un acquis non seulement pour les patients et les citoyens algériens mais aussi pour le système national de santé, dans la mesure où il permet une couverture médicale universelle spécialisée", a-t-il souligné. (afp)