Le plan qui intervient dans un contexte de ralentissement économique, accentué par la crise de la dette menaçant les économies de la zone euro, est basé sur deux mesures principales: l’accélération de la réforme des retraites en avançant d’un an le passage de l’âge légal de 60 à 62 ans (2017 au lieu de 2018) et une hausse du taux réduit de la TVA de 5,5 à 7 %, dans différents secteurs notamment la restauration et le bâtiment, "à l’exception des produits de première nécessité", dont l’alimentation.
"D’ici 2016, l’action que nous allons conduire en matière d’assainissement des finances publiques portera pour un peu plus de la moitié sur les dépenses", a souligné M. Fillon, estimant que la poursuite des efforts engagés depuis 3 ans permettra au cours des 4 années à venir d’"économiser près de 115 milliards d’euros et de ramener le déficit à zéro en 2016".
Le montant du premier plan d’austérité, adopté le 24 août dernier, se chiffrait à 12 milliards d’euros.
L’annonce du nouveau dispositif, fortement critiqué par l’opposition de gauche qui dénonce une "injustice sociale", intervient alors que la France, surendettée, se trouve sous pression pour conserver son triple A, la note maximale lui permettant d’emprunter à des taux avantageux pour refinancer sa dette et compenser ses déficits.
"Aujourd’hui, le ralentissement de l’économie et la crise de la zone euro nécessitent que nous adaptions notre politique budgétaire pour tenir nos engagements", a expliqué M. Fillon.
"Nous avons assisté à un ralentissement de l’activité ces dernières semaines, qui va peser inéluctablement sur le rythme de la croissance en 2012. Et c’est pour toutes ces raisons que nous avons décidé de réviser à la baisse, à 1 %, notre prévision de croissance pour l’année prochaine", a-t-il indiqué.
La France s’engage à ramener son déficit public à 4,5 % du PIB en 2012, à 3 %, le plafond autorisé par les traités européens, en 2013, à 2 % en 2014, "jusqu’à l’équilibre qui doit être atteint en 2016", selon M. Fillon. Il a, d’ailleurs, annoncé un gel des salaires des membres du gouvernement et du président français Nicolas Sarkozy "jusqu’au retour à l’équilibre strict des finances publiques".