Pérou: le Congrès interdit au président de se rendre en Colombie pour l’investiture du président élu Gustavo Petro
La session plénière du Congrès péruvien a rejeté à une large majorité (67 voix contre et 42 pour) la requête introduite par le chef de l’Etat pour qu’il puisse se rendre à Bogotá, où aura lieu la cérémonie officielle d’investiture de Petro, le premier président de gauche de Colombie.
La loi péruvienne stipule que tous les déplacements du président à l’étranger doivent être autorisés par le Congrès.
Les membres du Congrès se sont opposés à l’octroi de cette autorisation au chef de l’État en raison des enquêtes menées contre lui pour divers crimes (corruption, trafic d’influence…etc)
« Les preuves et indices qui impliquent le président dans des actes de corruption sont accablants et il existe, dans ce contexte, un danger d’évasion réel », a déclaré la porte-parole du parti « Avanza Pais », Adriana Tudela, soulignant que l’objet du déplacement du chef de l’Etat ne porte pas sur une réunion au sommet, encore moins dans un espace où des décisions de politique étrangère seront adoptées.
L’ancienne présidente du Congrès Maria del Carmen Alva, du Parti de droite « Accion Popular », a estimé que « nous sommes dans une crise présidentielle sans précédent (…) je pense que le président devrait être ici pour expliquer les actes dans lesquels il est impliqué ».
Le porte-parole du parti de « Alianza para el progreso », Alejandro Soto, a estimé que « la présence de M. Pedro Castillo dans le pays est nécessaire pour répondre à la justice » qui le poursuit dans plusieurs affaires de corruption.
Après le refus du Congrès, Pedro Castillo a écrit sur ses réseaux sociaux qu’il sera représenté à la cérémonie de Bogota par la vice-présidente Dina Boluarte.