Pèlerinage chiite: plus de 2 millions d’Iraniens en Irak

Quelque deux millions deux cent mille pèlerins iraniens ont déjà traversé la frontière irakienne pour participer au pèlerinage d’Arbaïn, commémoration chiite devant être célébrée jeudi, a déclaré mercredi un responsable iranien à la télévision d’État.

"Quelque 2,32 millions de visas ont été délivrés jusqu’à maintenant et 2,2 millions de pèlerins sont déjà en Irak", a déclaré Chahriar Heydari, porte-parole du comité iranien d’organisation de ce pèlerinage vers la ville sainte chiite de Kerbala, en Irak.

L’Arbaïn marque la fin du deuil de 40 jours observé par les chiites en mémoire de la mort de l’imam Hussein, petit-fils de Mahomet tué en 680 lors de la bataille de Kerbala, à l’origine du premier schisme de l’islam, entre chiites (minoritaires) et sunnites.

Depuis plusieurs jours, la télévision iranienne diffuse les images de centaines de milliers de pèlerins se rendant à pied à Karbala (environ 100 km au sud-ouest de Bagdad).

En 2016, entre 17 et 20 millions de fidèles chiites, dont quelque 2,2 millions d’Iraniens, avaient pris part au pèlerinage.

Depuis quelques années, cette manifestation religieuse (interdite aux Iraniens par Saddam Hussein du temps qu’il dirigeait l’Irak) suscite un engouement débordant en Iran. En 2011, seuls 40.000 Iraniens y avaient pris part.

Pour les autorités de la République islamique, le pèlerinage d’Arbaïn est le signe de la "force" du chiisme, et tout particulièrement en ces temps de tensions aigües avec l’Arabie saoudite (sunnite) voisine, et les États-Unis, "ennemi numéro un" de Téhéran.

"La présence glorieuse de millions de personnes (à Kerbala pour) Arbaïn est un sérieux message adressé à tous ceux qui complotent contre la région", a déclaré mercredi le président iranien Hassan Rohani.

Les autorités iraniennes mettent en place des structures d’aide aux pèlerins d’Arbaïn, notamment par l’intermédiaire des mairies des grandes villes et de diverses fondations caritatives. Selon la presse iranienne, le soutien logistique aux pèlerins passe notamment par l’envoi d’équipes médicales du Croissant-Rouge iranien ou un accès facilité aux réseaux téléphoniques ou internet mobiles iraniens lorsqu’ils sont en Irak.

Cette année, les autorités iraniennes ont multiplié les mises en garde affirmant qu’aucun Iranien ne serait autorisé à se rendre en Irak sans le visa (d’une valeur de 40 dollars) délivré par les services consulaires irakiens.

Selon les médias, entre deux et trois cent milles personnes sans visa ont été refoulées à la frontière par les forces de l’ordre iraniennes. (afp)

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