ONU: Allemagne, Belgique, Afrique du Sud au Conseil de sécurité en 2019
L’Allemagne, la Belgique, l’Afrique du Sud, l’Indonésie et la République dominicaine ont été élues vendredi par l’Assemblée générale de l’ONU pour siéger au Conseil de sécurité comme membres non-permanents à partir de janvier 2019 et pour deux ans, avec la volonté de faire vivre le multilatéralisme.
Les Maldives, rivaux de l’Indonésie pour le poste destiné à la région Asie-Pacifique, n’ont recueilli que 46 voix. Tous les autres candidats étaient seuls en lice pour leur région, donc assurés de remporter leur siège.
L’Allemagne, la Belgique, l’Afrique du Sud et l’Indonésie ont déjà été plusieurs fois membres du Conseil de sécurité. Pour la République dominicaine, il s’agira d’une première.
"Nous voulons être une voix forte pour la paix au Conseil de sécurité, mais avant tout, nous voulons un ordre mondial multilatéral pour l’avenir, fondé sur les règles sur lesquelles nous avons travaillé sans relâche pendant des décennies, en particulier ici aux Nations unies", a souligné le chef de la diplomatie allemande, Heiko Maas, présent à New York pour l’élection.
"La Belgique entre au Conseil de Sécurité à un moment charnière, à une époque où le multilatéralisme ne semble plus évident aux yeux de tous, voire est remis en question par certains", a aussi fait valoir le gouvernement belge dans un communiqué, en visant implicitement les Etats-Unis.
"L’Afrique du Sud reste profondément préoccupée par l’émergence de l’unilatéralisme et de la menace qu’il représente pour le système international", a affirmé de son côté le président sud-africain, Cyril Ramaphosa.
Le Conseil de sécurité comprend 15 membres, dont cinq permanents (Etats-Unis, Russie, Chine, France, Royaume-Uni) et dix non-permanents renouvelés par moitié chaque année pour prise de fonctions six mois plus tard. Juste avant d’entrer en piste, les élus disposent d’une formation accélérée au protocole et coutumes du Conseil.
"Placement libre"
Lors de leur mandat, les ambassadeurs vont assurer chacun un mois de présidence du Conseil, ce qui représente un travail considérable d’organisation et de planification.
Parmi les consignes souvent rappelées: "N’oubliez pas de voter". Lors des séances, l’ambassadeur-président appelle en effet au vote des résolutions et doit comptabiliser les pour, les contre et les abstentions. Très concentrés, certains oublient de voter pour leur propre pays…
L’attribution des deux sièges à pourvoir pour la zone Europe de l’ouest et autres pays était acquise à l’Allemagne et la Belgique, après un récent retrait de la compétition d’Israël.
L’Union africaine s’était entendue pour attribuer le poste de sa région à l’Afrique du Sud. L’Amérique latine avait fait de même pour la République dominicaine.
Les cinq élus remplaceront les Pays-Bas, la Suède, l’Ethiopie, le Kazakhstan et la Bolivie.
Le processus de candidatures au Conseil de sécurité n’est pas le même pour tous les groupes régionaux.
Dans certains, "c’est placement libre" et c’est souvent très longtemps à l’avance. "On peut se porter candidat pour dans dix ans", raconte un diplomate sous couvert d’anonymat. Dans le groupe d’Europe de l’ouest et autres pays, "il n’y a pas d’entente préalable et ça se règle à l’élection". "Dès qu’elle sort du Conseil, l’Allemagne se porte systématiquement candidate pour six ou sept ans plus tard", note la même source.
Pour la zone latino-américaine, "il y a presque toujours un accord. Tout le monde y a plus ou moins droit tous les vingt ans. Sauf que de temps en temps, le Brésil ou le Mexique reviennent plus souvent, et écrasent quelqu’un qui va se retirer ou avec qui un accord va être trouvé", ajoute-t-on de source diplomatique.
"L’Afrique c’est pareil, c’est très organisé et il y a aussi un ou deux gros, Afrique du Sud, Nigeria, qui viennent écraser un petit de temps en temps. Mais c’est réglé à l’avance par l’Union africaine qui valide la candidature", explique cette source. Pour l’Afrique, "c’est très sophistiqué, elle a trois places en permanence au Conseil. Et il y a une autre alternance sophistiquée pour qu’il y ait toujours un pays arabe".