Neuf mois après le massacre, le procès Breivik s’ouvre à Oslo

Le procès d’Anders Behring Breivik, l’auteur de l’attentat d’Oslo et du massacre de l’ÂŒle d’Utoya, s’ouvre lundi à Oslo, ravivant le traumatisme subi le 22 juillet 2011 par la nation norvégienne.

L’extrémiste de droite, militant islamophobe, qui a tué 77 personnes ce jour-là en se définissant comme un "templier" luttant contre les périls du "multiculturalisme", entend rejeter sa culpabilité au cours des audiences qu’il espère utiliser comme tribune pour la défense de ses idées.

Les faits seront moins au coeur des débats – Breivik a fièrement admis avoir fait exploser une voiture piégée à Oslo, faisant huit morts, puis abattu méthodiquement 69 jeunes gens réunis pour un camp d’été des jeunes travaillistes sur l’ÂŒle d’Utoya, au nord de la capitale – que la personnalité et la santé mentale du tueur.

Geir Lippestad, son avocat, a conseillé à ses compatriotes de se préparer au témoignage cru de son client devant la cour. "Non seulement il s’expliquera, mais il dira aussi qu’il regrette de ne pas être allé plus loin", a-t-il dit la semaine passée, alors qu’une contre-expertise psychiatrique a conclu à la responsabilité pénale de l’auteur du carnage.

Une précédente expertise avait abouti à des conclusions diamétralement opposées. Il appartiendra à un panel de cinq juges de trancher cette question au cours du procès prévu pour durer dix semaines environ.

S’il est jugé coupable, Anders Behring Breivik encourra une peine maximale de 21 ans. Le droit norvégien permet en outre de prolonger sans limitations une peine si un risque de récidive est avéré.

Si les juges estiment à l’inverse qu’il est pénalement irresponsable, il sera probablement interné dans un asile psychiatrique fermé pour une période indéterminée.

Certains Norvégiens redoutent que le tueur atteigne son but en transformant la salle d’audience en "cirque, une occasion absolument unique pour expliquer mes idées au monde", comme il l’écrivait dans une lettre récente que s’est procuré le quotidien VG.

La défense a convoqué 29 témoins, d’un prêcheur islamiste à des blogueurs d’extrême droite, pour éclairer sa vision du monde. Breivik lui-même devrait témoigner pendant une semaine environ, à partir de mardi.

Huit cents journalistes ont demandé à être accrédités et le tribunal est déjà assailli par les camions des télévisions.

La salle d’audience, la plus grande du pays, ne pourra accueillir qu’un dixième des proches des victimes, des rescapés et des journalistes. Une partie des débats sera retransmise en circuit fermé dans des salles attenantes et dix-sept autres tribunaux du pays.

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