Migrants/Italie: réunion des ministres de l’Intérieur français, allemand et italien dimanche à Paris
Les ministres de l’Intérieur français, italien et allemand se retrouveront dimanche soir à Paris pour discuter d’une « approche coordonnée » pour aider l’Italie à faire face à l’afflux de migrants dans ses ports, a-t-on appris vendredi de source proche du dossier à Paris.
Elle intervient alors que l’Italie, confrontée à des arrivées continues sur ses côtes, a menacé mercredi de ne plus accepter l’entrée de ses ports aux bateaux étrangers transportant des migrants secourus en Méditerranée.
"Les ministres italien et allemand de l’Intérieur, ainsi que le commissaire Avramopoulos viendront retrouver le ministre Gérard Collomb" au ministère français de l’Intérieur à Paris, a affirmé cette source à l’AFP.
"L’idée, c’est d’avoir une approche coordonnée et concertée des flux migratoires en Méditerranée centrale" et de "voir comment on peut mieux aider les Italiens", en amont de la réunion informelle des ministres de l’Intérieur de l’UE qui est prévue le 6 juillet à Tallinn en Estonie, a-t-elle ajouté.
L’Italie se plaint d’être livrée à elle-même face à la crise migratoire et appelle ses partenaires européens à davantage de solidarité. Le pays a enregistré depuis le début de l’année plus de 73.300 arrivées de migrants, en hausse de plus de 14% sur la même période en 2016, en provenance de Libye pour la plupart.
Plus de 10.200 migrants ont été secourus entre dimanche et mardi au large de la Libye. Les garde-côtes italiens coordonnent ces opérations de sauvetage, auxquelles participent de nombreux bateaux étrangers, y compris plusieurs navires affrétés par des ONG.
"Si on continue avec ces chiffres, la situation va être ingérable même pour un pays grand et ouvert comme le notre", a déclaré le président italien Sergio Mattarella à Ottawa. Le Premier ministre italien, Paolo Gentiloni, a appelé de son côté les autres pays de l’UE à apporter une "contribution concrète" pour aider Rome.
La Commission européenne a appelé Rome au dialogue. "Nous comprenons les inquiétudes de l’Italie et nous soutenons son appel à un changement de la situation", a déclaré jeudi une porte-parole de la Commission. Mais "tout changement de politique devrait d’abord être discuté avec les autres Etats membres", a-t-elle ajouté.
Avec AFP