Meghan et Harry : la reine Elizabeth II juge les accusations de racisme « préoccupantes », « seront évoquées par la famille en privé »

Après deux jours de silence, Elizabeth II a publié un rare communiqué dans lequel elle affirme que « les problèmes soulevés, particulièrement celui du racisme par Meghan et Harry sont préoccupants (…) ils sont pris très au sérieux et seront évoqués par la famille en privé ».

La reine Elizabeth II a assuré mardi le prince Harry et de sa femme Meghan de son affection, et promis de traiter « en privé » les accusations de racisme lancées par le couple, assurant les prendre « très au sérieux ».

Meghan Markle, qui est métisse, a notamment indiqué que son mari lui avait révélé que certains au sein de la famille royale s’étaient souciés de la couleur de peau qu’allait avoir leur bébé, lorsqu’elle était enceinte d’Archie.

Les confessions explosives du duc et de la duchesse de Sussex à Oprah Winfrey, diffusées dimanche, ont plongé la monarchie dans une nouvelle crise rappelant l’époque de Lady Diana, la mère d’Harry, dans les années 1990, qui avait révélé en public ses déboires conjugaux puis était morte dans un accident de voiture, pourchassée par les paparazzis à Paris.

Sous pression pour sortir de son silence, le palais de Buckingham a publié un communiqué au nom de la reine, fait rare à la mesure du séisme secouant la famille royale, accusée de s’être montrée insensible face aux pensées suicidaires de Meghan et, à travers un membre non nommé, de s’être interrogée sur la couleur de peau de leur futur enfant.

« Toute la famille est attristée d’apprendre à quel point ces dernières années ont été difficiles pour Harry et Meghan », indique le très court texte, soulignant que le couple et leur fils Archie « seront toujours des membres de la famille très aimés ».

 

Installés depuis un an en Californie, l’ex-actrice américaine Meghan Markle, 39 ans, et le prince Harry, 36 ans et sixième dans l’ordre de succession de la couronne, ont mis en cause une pression médiatique intenable, le racisme des médias britanniques et l’incompréhension de la famille royale face à leur situation pour expliquer leur retrait de la monarchie.

Ils ont dressé un portrait sombre de la « firme » qui a, selon Meghan, parfois émue jusqu’aux larmes, refusé l’aide qu’elle réclamait lorsqu’elle était en proie à des pensées suicidaires.

 

Surtout, faisant couler beaucoup d’encre au Royaume-Uni, ils ont fait état de conversations au sein de la famille royale sur la couleur de peau qu’aurait leur fils Archie, aujourd’hui âgé de 22 mois, avant sa naissance.

Sur l’identité de la personne ayant posé cette question, le couple a tenu à faire savoir qu’il ne s’agissait ni de la reine Elizabeth II, 94 ans, ni de son mari le prince Philip, 99 ans, actuellement hospitalisé.

Certains au sein du gouvernement craignent que ces accusations n’entament durablement l’aura de la monarchie, dans un pays récemment amené à s’interroger sur son passé colonial dans le sillage du mouvement Black Lives Matter, et ne remette en cause dans la foulée l’organisation du Commonwealth, chère à la reine.

Les Britanniques divisés

Les Britanniques se montrent divisés concernant le couple, auquel une partie de la presse reproche d’affaiblir la monarchie par intérêt personnel. Selon un sondage de l’institut YouGov, ils sont la même proportion (32%) à trouver qu’ils ont été traités justement ou injustement par la famille royale.

Mais 61% des 18-24 ans trouvent qu’ils n’ont pas été traités de manière équitable.

Le Premier ministre Boris Johnson a refusé d’être entraîné dans le débat, se contentant d’exprimer sa « plus grande admiration » pour Elizabeth II. Mais considéré comme un proche de M. Johnson, le secrétaire d’Etat chargé du Pacifique, Zac Goldsmith, a tweeté que « Harry dynamite sa famille ».

L’interview continue de susciter des discussions enflammées. Piers Morgan, célèbre présentateur et féroce critique de Meghan, a mis en doute les propos de la duchesse dans une émission de lundi et claqué la porte de son propre studio lors d’un autre débat houleux sur le sujet mardi. Finalement, il va quitter son émission « Good Morning Britain », a annoncé son employeur, la chaîne ITV mardi.

Vue par 17 millions d’Américains puis 11 millions de téléspectateurs au Royaume-Uni, l’interview du couple fait écho à celle accordée par la princesse Diana en 1995, où elle avait stupéfait en levant le voile sur sa vie au sein de la monarchie.

« Les retombées (de l’interview) se feront sentir à travers les générations, comme pour celle de Diana », a prévenu sur ITV le biographe de Diana, Andrew Morton.

L’interview de Meghan et Harry s’est invitée chez les politiques et a même fait réagir jusqu’à la Maison Blanche.

Quant à Hillary Clinton, elle a pris la défense de Meghan avec une vigueur rare. Interrogée par le Washington Post à l’occasion de la journée internationale des droits des femmes, l’ancienne Secrétaire d’Etat a trouvé l’interview « déchirante ».

« J’ai déjà rencontré Meghan et Harry. J’ai connu la mère du prince Harry, la princesse Diana. Je connais les autres membres de la famille royale. Ça me fend le cœur que cette femme incroyablement accomplie, Meghan Markle, qui est tombée amoureuse du prince Harry, n’ait pas été totalement accueillie non seulement par la soi-disant Firme – qui est le nom de la bureaucratie permanente qui entoure la famille royale – mais aussi par les médias britanniques », insiste-t-elle.

 

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