"J’ai un rendez-vous téléphonique avec la chancelière allemande à 15H00 (12H00 GMT)", a-t-il déclaré en début d’après-midi, tandis que les relations entre Ankara et Berlin se sont nettement tendues après l’annulation en Allemagne de trois meetings en faveur d’un référendum sur l’extension des pouvoirs du président Recep Tayyip Erdogan.
"C’est une décision malheureuse, qui va à l’encontre de la démocratie et des libertés", a-t-il ajouté lors d’un meeting pour le référendum à Kirsehir (centre), devant une foule en liesse.
"J’invite les dirigeants allemands à revoir leur attitude sur ce sujet, qui est incompatible avec de bonnes relations entre deux pays", a également affirmé M. Yildirim.
Il a accusé l’Allemagne d’autoriser les opposants au texte à faire campagne, mais de l’interdire à "ceux qui aiment leur pays".
Trois meetings visant à promouvoir le oui lors d’un référendum le 16 avril sur le renforcement des pouvoirs du président Erdogan ont été annulés par les autorités locales allemandes jeudi et vendredi.
La Turquie avait réagi très violemment, accusant l’Allemagne d’oeuvrer pour une victoire du non à ce référendum, mais Angela Merkel avait répliqué que ces décisions ne relevaient pas de l’Etat fédéral, mais des compétences des communes.
Les turbulences entre Berlin et Ankara, constantes depuis le putsch manqué de juillet en Turquie, se sont aggravées après l’incarcération lundi pour "propagande terroriste" du correspondant germano-turc du quotidien Die Welt en Turquie, Deniz Yücel.
M. Erdogan a présenté vendredi M. Yücel comme un "représentant du PKK", les rebelles kurdes, et comme un "agent allemand". Une accusation jugée "aberrante" par Berlin.
afp