Dans cette terre traditionnellement ancrée à gauche, Martine Aubry, entourée des parlementaires landais Henri Emmanuelli, Alain Vidalies ou Jean-Pierre Dufau, s’est fait acclamer à son arrivée dans le Hall des sports, à deux pas de la statue de François Mitterrand marchant derrière son chien Baltic. "Dans cette salle, Martine, on t’aime !", a lancé Jean-Yves Montus, maire PS de Soustons, après le banquet landais de 1.200 couverts entre tourte aux cèpes et boeuf au vin de Tursan. "Je te le dis du fond du coeur, avec toi on va gagner !", a-t-il poursuivi, dans une salle acquise.
Emmanuelli réticent sur les primaires
Sans évoquer son calendrier personnel, Martine Aubry, elle, a martelé que les primaires seraient "exemplaires et transparentes" avec "beaucoup de candidats" de "poids et de qualité", alors qu’une bronca s’est levée au PS vendredi après qu’un de ses proches, Claude Bartolone, a parlé de primaires de "confirmation" après une "entente" avec DSK. Au moment où le parti veut apparaître uni, la maire de Lille a répété "qu’il n’y aurait pas de difficultés entre Dominique et moi. Ségolène a proposé de discuter avec nous, c’est une très bonne idée".
A la tribune, Henri Emmanuelli s’est à nouveau montré réticent sur les primaires car "a priori, une partie de baffes est nuisible". "De grâce ne donnons pas aux Français le spectacle de ce genre de débilités", a-t-il lancé, n’ayant "jamais compris que le PS français soit le seul parti démocratique dans le monde occidental où le leader n’est pas candidat à l’exécutif". Pendant ce temps à Paris, Manuel Valls, candidat aux primaires, soulignait qu’"il ne peut pas y avoir d’arrangement, d’hommes ou de femmes providentiels". Allusion à DSK, Henri Emmanuelli a, lui, fait un parallèle avec "l’imam caché" des chiites, ironisant sur un candidat socialiste "derrière les buissons et dont on n’est pas sûr qu’il soit là le moment venu…"
"L’élection n’est pas gagnée" (Aubry)
Lançant une nouvelle charge contre Nicolas Sarkozy, Martine Aubry a également mis en garde : "L’élection n’est pas gagnée, nous avons à montrer aux Français la cohérence de notre projet." "On va le faire patiemment", "les primaires ce sera à l’automne prochain", a-t-elle souligné, appelant à descendre "dans la rue" le 2 octobre contre la réforme "indigne" des retraites et taclant François Fillon, "méprisant et humiliant" malgré "son ton toujours doux".
Avant la tartelette aux pommes, Martine Aubry, tout sourire, avait fait un tour des tables, serrant les mains, faisant des bises, jouant le jeu des photos. Un véritable "plébiscite" pour la première secrétaire vu l’affluence à la fête cette année, a estimé Hubert Dosba, élu soustonnais. A sa descente de l’avion à Biarritz, Martine Aubry, dont la mère est basque, avait reçu en cadeau à la mairie d’Anglet fromage des Pyrénées et chistera. A Soustons, un militant de Carmaux lui a offert un bulletin de vote jauni de Jean Jaurès, datant de la législative du 26 avril 1914. Il avait alors été élu par 58 % des voix…