« En dépit des efforts de la communauté internationale, la situation ne fait que s’aggraver. Le peuple palestinien n’a pas encore recouvré son indépendance et l’État palestinien n’est toujours pas proclamé alors que les Nations unies l’ont reconnu en tant qu’État depuis 2012», a déploré le président palestinien lors d’une plénière au parlement européen.
«Nous sommes en train de faire du sur place depuis plusieurs années et Israël met tout le monde devant le fait accompli en persistant dans sa politique de colonisation et ses actes criminels à l’encontre des Palestiniens désarmés», a poursuivi le président palestinien, notant que les résolutions de l’ONU restent lettres mortes en ce qui concerne les droits du peuple palestinien, faisant bénéficier Israël de l’impunité.
M. Abbas a appelé l’Union européenne à aider le peuple palestinien à retrouver sa liberté et instaurer son État indépendant, précisant que «nous voulons juste exister et nous ne voulons exclure personne».
«Je veux rappeler ici sans équivoque que nous voulons instaurer nos institutions avec la solution de deux États et proclamer l’indépendance de l’État palestinien avec Al Qods-Est comme capitale sur la base des frontières de 1967», a affirmé le président palestinien.
M. Abbas a mis en garde contre l’utilisation de la question palestinienne comme un prétexte pour le terrorisme, appelant l’Union européenne à jouer pleinement son rôle « pour aider à instaurer la paix et à récupérer nos territoires spoliés ».
Le président palestinien a émis l’espoir de voir la réunion ministérielle du 3 juin à Paris déboucher sur une conférence internationale sur la paix avant la fin de cette année qui permettra de débloquer les négociations sur la base des initiatives adoptées à cet effet, notamment l’initiative de paix arabe.
M. Abbas a d’autre part exprimé sa détermination à réussir la réconciliation palestinienne en formant un gouvernement d’entente nationale et à organiser des élections afin de parachever la mise en place des institutions palestiniennes.
Lors de sa visite à Bruxelles, le président palestinien a eu des entretiens avec le président de la Commission européenne, Jean Claude Juncker, la Haute représentante de l’Union européenne pour les Affaires étrangères et la politique de sécurité, Federica Mogherini, ainsi qu’avec le président du Conseil européen Donald Tusk et le président du parlement européen Martin Schulz.
La visite du président palestinien à Bruxelles intervient deux semaines après l’adoption à Paris de l’initiative pour la paix au proche orient qui soutient une solution négociée à deux États et souligne l’urgence d’agir face aux actes de violence et la poursuite de la colonisation.
L’initiative de Paris soutient également la perspective de tenir, d’ici la fin de l’année, une conférence internationale sur la paix au Proche orient.
A rappeler que les ministres des Affaires étrangères des Vingt Huit réunis, lundi à Bruxelles, ont exprimé leur soutien unanime à l’initiative de Paris, soulignant dans le communiqué sanctionnant leur travaux, la nécessité pour les deux parties de «montrer, par des mesures et des actions, qu’elles sont réellement attachées à une solution pacifique, afin de rétablir la confiance réciproque et de créer des conditions propices à des négociations directes et constructives visant à mettre fin à l’occupation qui a commencé en 1967 et à régler toutes les questions relatives au statut définitif».
Le Conseil Affaires étrangères a réaffirmé son soutien à «un règlement juste, durable et global» du conflit israélo-palestinien qui garantit la paix et la stabilité dans la région.
Il a également réitéré la détermination de l’UE à « contribuer de manière concrète et substantielle à l’élaboration d’un ensemble de mesures incitant les parties à faire la paix dans la perspective d’une conférence internationale prévue avant la fin de l’année».cg[