L’entretien téléphonique avec le pape est prévu à 16H00, une heure avant l’audioconférence avec les responsables religieux et laïcs en présence du ministre de l’Intérieur Christophe Castaner. Celle-ci est destinée à réfléchir sur « la cohésion morale du pays face à la crise » et « les moyens de rebondir », a précisé l’entourage du président.
Dans son message de Pâques, le 12 avril, le pape François avait proposé « de réduire » voire « d’annuler » la dette des pays pauvres, une demande qui rejoint celle d’Emmanuel Macron d’annuler la dette des pays africains pour leur permettre de mieux lutter contre la crise.
Emmanuel Macron a déjà rencontré François lors d’une visite au Vatican en juin 2018, avant de s’entretenir avec lui par téléphone en mai 2019.
Le 23 mars, lors de la première réunion avec les représentants des cultes, des francs-maçons et d’associations laïques, Emmanuel Macron avait prévenu que les fêtes religieuses d’avril (Pâques juive et chrétienne, début du ramadan) devaient se faire « sans rassemblement » afin d’éviter de propager le virus.
Devraient être présents mardi les mêmes participants, dont le président de la Fédération protestante de France François Clavairoly, le président de la Conférence des évêques de France Éric de Moulins-Beaufort, le grand rabbin de France Haïm Korsia, le président du Conseil français du culte musulman Mohammed Moussaoui, le co-président de l’Union des Bouddhistes de France Olivier Reigen Wang-Genh ainsi et le métropolite orthodoxe Emmanuel Adamakis.
Dans un communiqué lundi soir, la Fédération protestante de France (FPF) a affirmé vouloir attirer l’attention du président sur la « transformation écologique, solidaire et démocratique » qu’elle juge nécessaire. Estimant qu' »un retour au statu quo aggraverait les dérèglements climatiques, la destruction de la biodiversité et les inégalités sociales », la FPF réclame « que le jour d’après signe un changement civilisationnel et l’invention d’un paradigme nouveau ».
Elle évoquera aussi sa « vive préoccupation » concernant « les gens du voyage et notamment (les) évangéliques tziganes (…) afin qu’ils ne soient pas l’objet de mesures discriminatoires supplémentaires à l’occasion de cette pandémie ».
Ont également été conviés les représentants de la Fédération nationale de la Libre-Pensée, du Comité Laïcité République, de la Grande Loge de France, du Grand Orient de France Jean-Philippe Hubsch et de la Grande Loge féminine de France. Le directeur adjoint de l’Ecole Normale Supérieure, Frédéric Worms, ainsi que la sociologue Laëtitia Atlani-Duault, membre du Comité scientifique mis en place par le chef de l’Etat étaient également présents à la première réunion.
Jean-Luc Mélenchon (LFI) a réagi à l’annonce de l’échange de mardi en demandant dans un tweet: « quel est le sens de cette réunion et de ce mélange des genres? Vous n’avez pas honte? »