Libye: Sarraj regrette la rencontre manquée avec son rival Haftar
Le chef du gouvernement d’union libyen (GNA), Fayez al-Sarraj, a estimé jeudi qu’une « occasion précieuse » avait été manquée pour un début de règlement du conflit en Libye après le refus de son rival Khalifa Haftar de le rencontrer cette semaine au Caire.
Avec une insécurité record, une économie en lambeaux et des rivalités politiques, la Libye reste engluée dans une interminable crise de transition six ans après la révolte ayant mis fin à la dictature de Mouammar Kadhafi.
Installé à Tripoli et formé aux termes d’un accord controversé parrainé par l’ONU, le GNA de M. Sarraj ne contrôle pas l’ensemble du territoire et est contesté par une autorité rivale installée dans l’est du pays, où une grande partie est contrôlée par les forces du maréchal Haftar.
La Libye "subit depuis des années les effets des positions politiques obstinées et des égos surdimensionnés empêchant toute solution réaliste à la crise", a déploré M. Sarraj dans son communiqué.
Selon lui, avec "la rencontre manquée" du Caire, une "occasion précieuse" a été manquée pour un "début de solution à l’état de division et aux souffrances" des Libyens.
MM. Haftar et Sarraj devaient se rencontrer mardi au Caire à l’initiative de l’Egypte, pour tenter de négocier des amendements à l’accord politique interlibyen signé au Maroc en décembre 2015 sous l’égide de l’ONU et aux termes duquel le GNA a été créé.
Mais mercredi, le médiateur égyptien a annoncé un accord entre les deux camps rivaux sur la formation d’un "comité conjoint" chargé de préparer des amendements à l’accord du Maroc.
Toutefois, le communiqué de M. Sarraj ne mentionne aucun accord, insistant sur un "échec".
L’accord du Maroc ne prévoyait aucun rôle pour M. Haftar qui s’est imposé comme interlocuteur incontournable après s’être emparé des principaux terminaux pétroliers dans l’Est. Il est accusé toutefois par ses rivaux de vouloir rétablir une dictature militaire en Libye, notamment en refusant de se soumettre à une autorité politique, suscitant la méfiance des pays occidentaux.
La semaine dernière, le médiateur de l’ONU Martin Kobler a affirmé que des pourparlers sur de "possibles amendements" à l’accord de 2015, concernant notamment le rôle futur du maréchal, avaient progressé ces derniers mois.
(Afp)