Après s’être emparés de l’Université du pétrole, un énorme campus à l’entrée est de la ville, les rebelles ont dû se replier sous le feu des pro-Kadhafi.
De fortes explosions résonnaient en provenance des positions de ces derniers, tandis que des avions de l’Otan, dont les frappes aériennes ont freiné ces derniers jours la contre-offensive des forces loyalistes vers l’est, survolaient la région.
Si les milices pro-Kadhafi résistent encore aux assauts des rebelles sur le terrain, le pouvoir libyen vient de connaître un nouveau revers politique et diplomatique avec la démission d’un des proches conseillers du colonel Kadhafi, Ali Tikri, doyen des diplomates et ancien "M. Afrique" du dirigeant libyen.
Triki, ancien ministre des Affaires étrangères et des Affaires africaines, ambassadeur de Libye à l’ONU, n’a toutefois pas dit s’il rejoignait le camp des rebelles, a indiqué la Ligue arabe au Caire. De son côté, le vice-ministre libyen des Affaires étrangères et des Affaires européennes, Abdelati Laabidi, est entré le même jour en Tunisie par le poste-frontière tuniso-libyen de Ras Jdir. C’est par ce même chemin que le chef de la diplomatie libyenne Moussa Koussa était arrivé en Tunisie le 28 mars avant d’annoncer deux jours plus tard, sa défection depuis Londres.
A l’autre extrémité du pays, une délégation de diplomates britanniques est arrivée samedi soir dans le fief rebelle de Benghazi (est), "pour entrer en contact avec des personnalités, dont le Conseil national de transition" (CNT), organe représentatif de la rébellion, selon Londres. Cette délégation est arrivée près d’un mois après l’envoi d’une première mission britannique le 6 mars à Benghazi, qui avait tourné court: les diplomates et les membres des forces spéciales britanniques qui la composaient, avaient été arrêtées par les insurgés peu après leur arrivée par hélicoptère. Ils avaient dû quitter la Libye peu après. La nouvelle délégation britannique "s’appuiera sur le travail de la précédente équipe et tentera d’obtenir des informations sur le CNT, ses objectifs et plus généralement sur ce qui se passe en Libye", a expliqué un porte-parole du Foreign Office.
Par ailleurs, le prix Nobel de la paix sud-africain Desmond Tutu a suggéré, dimanche, comme porte de sortie à la crise libyenne de donner la "garantie" au dirigeant Mouammar Kadhafi pour qu’il échappera à la justice, précisant qu’il s’agissait de "la moins pire des solutions" pour sauver des vies.
"Il faut (…) trouver la solution la moins pire", a déclaré l’ex-archevêque anglican, favorable au départ du pouvoir du colonel Kadhafi. "C’est évident que dans le meilleur des mondes, ce serait une bonne chose de dire: +vous le capturez et vous le présentez devant la justice pour un procès+. Mais nous savons que cela ne se passe pas ainsi dans le monde dans lequel nous vivons", a-t-il ajouté dans une interview à la télévision britannique BBC. "La moins pire des solutions" pourrait être de laisser le colonel Kadhafi "avoir un atterrissage en douceur et de sauver autant de vies que possible", a-t-il proposé.