Le président palestinien Mahmoud Abbas s’est entretenu successivement avec le président français Nicolas Sarkozy et le chef de la diplomatie britannique William Hague, dont les pays siègent au Conseil de sécurité en tant que membres permanents. Aucune indication n’avait filtré en début d’après-midi sur la teneur des discussions.
M. Sarkozy doit rencontrer mercredi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, avant de s’entretenir avec son homologue américain Barack Obama. Il a également appelé dans un discours à prendre garde "que des conflits qui durent depuis 60 ans ne viennent empoisonner la construction de la démocratie dans les pays musulmans", en claire allusion au conflit israélo-palestinien.
Dans le même temps, le Quartette pour le Proche-Orient (Etats-Unis, ONU, Russie, UE) n’a fait "aucun progrès" vers une déclaration permettant la reprise de négociations de paix israélo-palestiniennes avant la remise prévue vendredi de la demande d’adhésion d’un Etat de Palestine au secrétaire général de l’ONU Ban Ki-moon, a indiqué M. Hague.
Le gouvernement israélien a affirmé mardi que les Palestiniens ne disposaient pas de la majorité de neuf voix au Conseil de sécurité nécessaire pour valider une demande d’adhésion d’un Etat. Selon des sources diplomatiques, cette majorité n’était pas assurée.
L’Union européenne n’a pas divulgué sa position, afin d’exercer le maximum de pression pour une reprise des négociations, selon William Hague.
"Nous nous attendons à un veto américain mais nous attendons à ce que les Européens prennent une position de principe, comme toujours", a déclaré à l’AFP Hanane Achraoui, membre de la délégation palestinienne.
L’administration américaine multiplie les efforts pour empêcher la constitution de cette majorité, afin de s’épargner l’embarras de devoir utiliser leur veto, un an après le discours de Barack Obama affirmant vouloir voir un Etat palestinien entrer à l’ONU en 2011.
Le ministre palestinien des Affaires étrangères Ryad al-Maliki a exhorté les Etats-Unis à réviser leur position pour se ranger avec "la majorité" des pays favorables à la demande d’adhésion, en référence aux plus de 120 pays sur 193 prêts à voter en ce sens à l’Assemblée générale de l’ONU.
"Nouvelle journée à l’ONU. Diplomatie intensive pour éviter une catastrophe ferroviaire diplomatique pour la paix au Proche-Orient. Nous devons trouver une solution d’avenir pour tout le monde", a résumé dans un tweet à l’aube Carl Bildt, le ministre suédois des Affaires étrangères.
Les Etats-Unis et Israël affirment qu’un Etat palestinien ne peut naître que dans le cadre des négociations de paix, enlisées depuis près d’un an. "La voie de la paix passe par le dialogue et non par des déclarations unilatérales", a répété M. Netanyahu devant les députés et élus locaux de son parti Likoud, principale formation de la droite israélienne, avant son départ pour New York. "Israël souhaite obtenir non pas un morceau de papier sans valeur mais une vraie paix avec des arrangements de sécurité, une paix qui ne disparaîtra pas avant même d’être signée", a dit M. Netanyahu, qui entend présenter devant l’Assemblée générale la "vérité" d’Israël, après le discours de M. Abbas.