"Il a été convenu aujourd’hui, lors de la réunion entre les délégations du Fatah et du Hamas, en concertation téléphonique avec le président Abbas et M. Mechaal, d’une rencontre pour finaliser la formation du gouvernement mardi prochain", a indiqué Azzam al-Ahmad, qui conduit la délégation du Fatah aux discussions avec le Hamas au Caire.
"Il a également été décidé que cette rencontre serait la dernière pour conclure la question du gouvernement" transitoire d’indépendants, prévu par l’accord de réconciliation conclu le 27 avril au Caire entre les deux mouvements, a ajouté M. Ahmad.
Selon un membre de la délégation du Fatah qui a requis l’anonymat, "les mêmes noms ont été évoqués pour diriger le gouvernement palestinien et il n’a pas été possible de parvenir à un accord sur les noms déjà présentés par le mouvement Fatah, en particulier celui de Salam Fayyad", actuellement Premier ministre de l’Autorité palestinienne.
"Le Hamas a catégoriquement refusé que M. Fayyad dirige le prochain gouvernement et nous a avisés officiellement que cette question était pour eux sans discussion et réclamé l’engagement à l’accord de réconciliation selon lequel chaque nom au sein du gouvernement doit faire l’objet d’un consensus".
Ce principe a été réaffirmé, selon la même source, au cours de la réunion entre la délégation du Fatah et celle du Hamas, dirigée par le numéro deux du bureau politique du mouvement islamiste, Moussa Abou Marzouk, au siège des services de renseignements égyptiens.
"Quel que soit le résultat de la réunion entre le Fatah et le Hamas, l’essentiel est le compromis et le consensus, et s’il est positif, je suis prêt à participer, mais s’il est négatif, je n’y ferai pas obstacle", a déclaré M. Fayyad mardi à Ramallah lors d’une conférence de presse conjointe avec le président du Parlement européen Jerzy Buzek.
Le Fatah a officiellement annoncé samedi son soutien à M. Fayyad pour diriger le gouvernement d’indépendants chargé d’organiser des élections d’ici mai 2012, mais le Hamas a rejeté cette candidature, privilégiant celle d’une personnalité de la bande de Gaza, qu’il contrôle.
Le choix de M. Fayyad, crédité par les donateurs d’avoir assaini les finances de l’Autorité palestinienne, rassurerait la communauté internationale sur l’orientation du gouvernement d’indépendants.
L’accord de réconciliation a suscité de vives critiques des Etats-Unis et d’Israël, qui y voient "un obstacle à la paix".
En revanche, l’ONU, l’Union européenne et la Russie, qui forment avec les Etats-Unis le Quartette sur le Proche-Orient, ont accueilli favorablement cette réconciliation palestinienne comme un facteur de paix.