Les investisseurs croient au succès du coeur artificiel
Ce mercredi a été le premier jour de cotation des actions de Carmat,la société biomédicale qui développe un coeur artificiel orthotopique totalement implantable
Le début des négociations des titres Carmat sur le marché Alternext de paris aura lieu de mardi 13 juillet prochain.
Un marché à 16 milliards d’euros
Les investisseurs ont ainsi soutenu le développement de Carmat, qui bénéficie du soutien de la Commission européenne et qui recense de gros actionnaires comme Truffle Capital , EADS et la Fondation Alain Carpentier (spécialiste de chirurgie cardio-vasculaire). La société, qui a en outre reçu dès sa création le soutien du fonds public Oseo sous la forme d’une aide remboursable de 33 millions d’euros, estime le potentiel total du marché à 16 milliards d’euros.
Présentée comme un véritable enjeu de santé publique, la bioprothèse constitue «la seule réponse crédible à tous les cas d’insuffisance cardiaque avancée en phase terminale». Le groupe rappelle que les maladies cardiovasculaires sont la première cause de mortalité dans le monde, alors que seulement 4000 transplantations sont réalisées chaque année dans le monde pour quelque 100.000 patients en attente de greffe
Ce coeur artificiel permettrait, une fois qu’elle sera sur le marché, c’est-à-dire normalement en 2013, permettra de pallier l’insuffisance de coeurs à greffer mais aussi à apporter une solution aux contre-indications à la transplantation (antécédent de cancer par exemple).
Batterie externe et durée de vie de cinq ans
Carmat est entré en Bourse pour dégager des fonds qui lui sont nécessaires pour développer son produit jusqu’à la commercialisation.
Pour les premières implantations, la demande d’autorisation sera déposée auprès de l’Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé (Afssaps). Avec son aval, les essais cliniques pourraient débuter au cours du deuxième semestre 2011, dans un premier temps sur six patients, puis sur seize autres, indique Patrick Coulombier, ingénieur et DG adjoint de Carmat.
Ce coeur artificiel, à armature de plastique dur comme le métal, reproduit la physiologie de l’organe normal avec ses deux ventricules et ses battements, à l’aide de moto-pompes. Il a la capacité de s’adapter aux conditions de vie habituelle d’une personne grâce à un système électronique embarqué extrêmement sophistiqué qui s’adapte aux besoins de l’organisme en fonction de son activité, souligne Carmat.
Pour l’instant, la prothèse a une durée de vie de cinq ans, ce qui représente près de 230 millions de battements cardiaques. A terme, elle devra assurer une durée de vie équivalente à celle d’un greffon, soit neuf ans, et pour un coût inférieur à celui d’une greffe cardiaque.
L’alimentation par une batterie externe, portée en bretelles ou en sac à dos, permet une autonomie de 5 à 6 h, sans devoir être relié au secteur.