Les Etats-Unis se dirigent vers un « shutdown », la paralysie des administrations

Les Etats-Unis se dirigeaient tout droit vendredi vers un « shutdown », la paralysie des administrations fédérales, faute d’un accord entre Donald Trump et les démocrates sur une loi budgétaire et le financement du mur frontalier avec le Mexique voulu par le président américain.

La date butoir est fixée à vendredi minuit à Washington (samedi 5H00 GMT), à trois jours de Noël. En cas d’absence de compromis entre les deux chambres du Congrès et la Maison Blanche sur le budget fédéral, certaines administrations devraient fermer et mettre des employés en congé sans solde.

Les discussions se poursuivaient vendredi après-midi au Congrès, sur la colline du Capitole à Washington. L’inquiétude et la frustration dominaient à quelques heures de l’échéance même si un accord de dernière minute n’était pas totalement exclu.

"Il est possible que nous ayons un +shutdown+. Je dirais que les chances sont probablement très élevées", a prédit le président américain après avoir reçu à la Maison Blanche les responsables républicains du Sénat.

La Maison Blanche a fait savoir que Donald Trump reportait son départ prévu vendredi après-midi pour ses vacances de fin d’année à Mar-a-Lago, en Floride.

C’est un signe supplémentaire du pessimisme régnant à Washington. Et le président a prévenu que cette fermeture partielle du gouvernement, si elle avait lieu, serait très longue.

Donald Trump insiste pour que le financement d’un mur à la frontière avec le Mexique, à hauteur de 5 milliards de dollars, soit inclus dans le budget. Ou qu’à défaut une enveloppe substantielle soit consacrée à la sécurité aux frontières.

Ce mur –importante promesse de campagne d’un candidat qui avait fait de l’immigration un de ses thèmes majeurs– est la condition sine qua non pour qu’il approuve le budget et ratifie le texte, a-t-il prévenu.

Il a ainsi prévenu jeudi qu’il ne promulguerait pas un compromis de court terme du Sénat permettant de financer le gouvernement jusqu’au 8 février car il ne comprenait pas suffisamment de moyens pour le contrôle des frontières.

Ce psychodrame du "shutdown", un classique de la politique à Washington, intervient dans un contexte déjà tendu, au lendemain de la démission du ministre de la Défense Jim Mattis qui a sonné comme un coup de tonnerre et choqué beaucoup d’élus républicains.

La Chambre des représentants, à majorité républicaine, a approuvé jeudi soir un nouveau texte qui va dans le sens des exigences du président, incluant un financement de son mur à hauteur de 5,7 milliards.

Le président s’en est longuement réjoui, saluant même vendredi les membres de la Chambre "qui sont revenus à Washington des quatre coins du monde pour voter pour la sécurité à la frontière et pour le mur" à la veille du long week-end de Noël.

Si ce financement a pu être adopté sans voix démocrates à la chambre basse, il n’a aucune chance de passer au Sénat, où 60 votes sont nécessaires. Les républicains n’en ont que 51.

Le milliardaire républicain pense avoir une fenêtre de quelques jours pour obtenir du Congrès le financement du mur. Le 3 janvier, la majorité basculera du côté des démocrates à la Chambre des représentants, après leur victoire aux élections de mi-mandat. Le Sénat, de son côté, restera républicain.

Pour essayer de convaincre les parlementaires, Donald Trump s’est même fendu d’une comparaison audacieuse vendredi matin.

"Les démocrates essaient de minimiser le concept du mur, le qualifiant de dépassé. Mais le fait est que rien d’autre ne marchera, et cela est le cas depuis des milliers d’années. C’est comme la roue, il n’y a rien de mieux", a-t-il tweeté.

Une absence d’accord entre le Parlement et la Maison Blanche signifierait la fermeture de nombreux services fédéraux pendant les fêtes de fin d’année, avec des centaines de milliers de fonctionnaires placés en congé sans solde et des ministères comme la Sécurité intérieure, la Justice, l’Intérieur ou encore le département d’Etat perturbés.

Plus de 420.000 employés nécessaires au bon fonctionnement de l’Etat fédéral devraient continuer de travailler sans être payés aux échéances habituelles.

Ces discussions budgétaires sont traditionnellement difficiles. Elles s’achèvent souvent par des textes de financement temporaire du gouvernement. Mais Les Etats-Unis ont déjà connu un shutdown de trois jours en janvier.

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