Mohamed Fouad Gadalla, qui était le plus ancien conseiller du président égyptien en poste, a présenté sa démission mardi pour protester contre les tentatives des islamistes de "purifier" le système judiciaire de ses magistrats liés à l’ancien régime.
Un texte de loi présenté par le parti islamiste modéré Al Wassat prévoit le départ à la retraite des magistrats de plus de 60 ans, contre 70 actuellement, ce qui obligerait des milliers de juges à quitter immédiatement leurs fonctions.
Les islamistes ne cachent pas leur colère envers un appareil judiciaire qu’ils estiment "infesté" par les magistrats nommés par l’ancien président Hosni Moubarak, et par conséquent hostiles à la révolution qui a conduit à sa chute en février 2011.
La lettre de démission de Mohamed Fouad Gadalla, publiée mercredi par le quotidien d’Etat Al Ahram, dépasse les critiques d’une loi qu’il a qualifiée d’"assassinat de la justice" et porte une série d’accusations contre le président et la confrérie.
L’ancien conseiller donne sept raisons à sa démission, dont "le manque d’une vision claire pour la gestion du pays et la réalisation des objectifs de la révolution", et "le monopole d’un seul courant sur la gestion de la transition".
Mohamed Fouad Gadalla accuse par ailleurs les Frères musulmans, dont Mohamed Morsi est issu, d’exclure tous les autres groupes politiques du processus de décision en refusant de partager les responsabilités et de faire appel à des responsables expérimentés et efficaces au sein du gouvernement.