Les chrétiens d’Orient célèbrent Noël en Terre sainte

Les chrétiens du monde entier commençaient samedi à célébrer la fête de Noël, en particulier en Terre sainte, au coeur d’une région arabe en pleine révolution, où la poussée islamiste inquiète les chrétiens d’Orient.

A Rome, les festivités ont débuté sur la place Saint-Pierre au Vatican, quand plusieurs milliers de fidèles ont assisté à la tombée de la nuit à l’inauguration d’une crèche géante, au son de musettes et de vielles et de cantiques populaires.

Le pape devait apparaître en début de soirée à une fenêtre de ses appartements pour allumer une bougie pour la paix.

A Bethléem (Cisjordanie), des dizaines de milliers de pèlerins ont convergé dès l’aube dans la ville natale du Christ, festonnée de guirlandes, de bannières blanche et jaune du Vatican et de drapeaux nationaux palestiniens.

Le patriarche latin de Jérusalem, Mgr Fouad Twal, la plus haute autorité catholique romaine en Terre sainte, a fait son entrée solennelle dans la ville en milieu d’après-midi, accompagné des troupes scoutes de Palestine et de leurs cornemuses héritées du mandat britannique (1920-48).

La procession colorée a donné lieu à une grande fête populaire palestinienne –fériée dans les Territoires– place de la Mangeoire, au centre de Bethléem, pour des festivités qui sont la principale attraction touristique annuelle en Cisjordanie.

En 2010, la ville avait accueilli près d’1,5 million de touristes et la Terre sainte plus de 3 millions (un chiffre record), selon les statistiques palestiniennes.

Un immense sapin de Noël artificiel –venu de Chine– a été dressé sur la place, où les bataillons de pèlerins étrangers côtoyaient la population locale et les religieux portant l’habit de leurs ordres respectifs, dans une joyeuse cohue.

Sur la façade de la mosquée Omar, un portrait géant de Yasser Arafat, chef historique du mouvement national palestinien, veillait sur la foule.

– les chrétiens d’Orient inquiets –

Mgr Twal, 71 ans, doit présider à partir 21H00 GMT la traditionnelle messe de minuit dans l’église Sainte-Catherine, à cô té de la basilique de la Nativité, en présence du président de l’Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas.

Dans ses voeux de Noël, le patriarche a évoqué le Printemps arabe et la situation des chrétiens dans la région, en reconnaissant être "préoccupé".

En Egypte et en Tunisie, où des soulèvements populaires ont mis fin à des décennies de dictatures "laïques", les partis islamistes sont apparus comme les grands vainqueurs, récoltant dans les urnes les fruits des révoltes. En Libye et en Syrie, les islamistes réapparaissent également sur le devant de la scène.

De quoi troubler des communautés chrétiennes déjà en déclin en raison de l’émigration et des conflits successifs dans la région.

"J’ai toujours défendu le changement pour plus de démocratie et de liberté. J’ai même souhaité à plusieurs reprises que les chrétiens ne s’excluent pas de ces mouvements. Ceci dit, je souhaite ardemment que soient respectés les droits de l’Homme et la dignité de chacun", a souligné Mgr Twal.

"Je souhaite que les autorités compétentes puissent tout mettre en oeuvre pour calmer les esprits sans violence et protéger les minorités qui sont partie intégrante de ces peuples. Il faut profiter de ce temps pour construire une nouvelle société basée sur une citoyenneté égale pour tous", a-t-il plaidé.

L’armée israélienne a assoupli les mesures de sécurité pour faciliter le passage aux barrages des pèlerins chrétiens, dont les Palestiniens des Territoires occupés et les Arabes israéliens, pendant les fêtes de Noël.

Bethléem se trouve au-delà de la barrière de sécurité érigée par Israël en Cisjordanie –que les Palestiniens appellent le "mur de l’apartheid".

Les dénominations chrétiennes de Terre sainte célèbrent la fête de Noël à des dates différentes, les 24 et 25 décembre pour les catholiques romains, début janvier pour les orthodoxes.

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