Les amis arabes de Bachar al Assad
Alors que l’intervention militaire russe dans la crise syrienne est en train de rebattre les cartes, le président Bachar al Assad, objet de toutes les obsessions, est certainement en train de revoir la carte de ses adversaires et de ses alliées arabes. Entre ceux qui ont investi des sommes astronomiques pour le déstabiliser, les pays du Golfe, Arabie saoudite, Émirats et Qatar en tête et ceux qui par leur aide militaire ou politique réussi à lui maintenir la tête hors du goulot …
Par Mustapha Tossa
Trois autres amis arabes de Bachar al Assad sont aux avant-postes de son fan club. D’abord L’Irak voisin. Bagdad étant sous totale influence iranienne, il était politiquement prévisible que quelque soit la nature du régime irakien, il ne peut que soutenir l’autre protégé de Téhéran dans la région, Damas. D’autant plus que l’organisation de l’Etat Islamique a réussi à unifier les peurs et les angoisses sécuritaires des deux pays. Il n’est pas certain que cette alliance se traduise par une aide militaire officielle des Irakiens au régime de Bachar al Assad, l’armement irakien dépend en grande partie de l’aide américaine. Washington verrait d’un très mauvais œil que ses armes, destinées à la base à renforcer le pouvoir irakien post-Saddam Hussein, puissent servir à renforcer un régime syrien qu’elle combat officiellement.
Le second pays arabe qui vient en soutien politique à Bachar al Assad est l’Egypte de Abdelfatah Sissi. Il est vrai que quand elle était gouvernée par le frère musulman Mohamed Morsi, l’Egypte était un des plus farouches détracteurs de Bachar El Assad. Depuis l’arrivée de Sissi, une grande rupture a été opérée dans la politique égyptienne à l’égard de la crise syrienne. Le président égyptien fait parti dorénavant de ceux qui militent en douce pour qu’un dialogue soit renoué avec Bachar al Assad dans l’optique de réintégrer la Syrie dans le jeu officiel arabe.
Le troisième pays est l’Algérie dont la position à l’égard de la crise syrienne trouve son explication dans son suivisme de l’approche russe et dans son cousinage autoritaire avec le régime syrien. Alger a, depuis le début de la crise, refusé d’inscrire l’action de sa diplomatie dans le démantèlement du régime syrien. Sans apporter de soutien direct à Bachar al Assad, l’Algérie a hermétiquement fermé ses frontières aux vagues de réfugiés syriens comme un acte de solidarité avec le régime de Damas.