Passons sur les détails du meccano : en gros, Al-Jazera et les Qataris prendrait la relève d’Orange, jusque là détenteur d’une partie des droits du foot, et devrait tenter d’élargir le cercle, pour le moment restreint, des abonnés en trouvant des arrangements avec les entreprises qui assurent la transmission des images sur notre sol (réseaux cablés et satellites, etc). (Lire ICI pour le détail). Posons plutôt les deux questions qui fâchent :
1/ Le Qatar a-t-il pour ambition ultime de reprendre à terme l’intégralité des droits de la Ligue 1 ?
2/ Si oui, n’y a-t-il pas un risque de voir un diffuseur, aux moyens illimités ou presque, devenir à terme monopolistique et imposer sa loi sur l’ensemble de la compétition, d’une façon ou d’une autre ? A partir du moment où un investisseur achète un spectacle, il a le droit d’être exigeant sur la qualité du dit spectacle, non ?
Cependant, on pressent la contradiction qui risque de naître de ce double mouvement. D’un côté, des clubs français en difficulté et qui se séparent de leurs joueurs les plus chers (Toulalan à Lyon, Heinze à Marseille) au risque d’appauvrir encore davantage en vedettes la Ligue 1, de l’autre, un investisseur prêt à injecter des centaines de millions d’euros dans ce championnat, mais en échange d’un retour sur investissement, c’est à dire un spectacle qui assure des audiences, donc de la pub, donc des bénéfices, ce qui implique la présence de joueurs de haut niveau, donc onéreux, dans le spectacle proposé.
Par Bruno Roger-Petit
(sport24.com) le paysage, on comprend pourquoi le Qatar a visiblement décidé de jeter son dévolu sur la Ligue 1 française. Elle est aujourd’hui dans une situation de fragilité qui la prédispose à accepter une manne financière absolument nécessaire, mais présente l’avantage de ne pas être non plus au bord du gouffre. 130 millions, pour le Qatar, c’est pas grand chose… En revanche, pour le nouveau président de la FFF, Noël Le Graët, et le président de la LFP, Frédéric Thiriez, il en va autrement…
Bref, si l’on raisonne de façon froide et déterminée, si l’on se dit qu’en l’état la Ligue 1 est économiquement fragile, spectaculairement moyen et sportivement incapable de produire une équipe susceptible de remporter la Ligue des champions, on ne peut que se réjouir de l’arrivée de l’argent qatari dans le football français. Nous sommes à la veille d’une révolution qui parait inévitable, autant l’accepter. Cette révolution sera sportive, économique, télévisuelle et culturelle… Faut-il encore s’interroger : "Vive le Qatar ?" ou bien déjà s’exclamer : "Vive le Qatar !"