Le Premier ministre français appelle à soutenir « sans aucune hésitation » l’écrivain algérien Kamel Daoud

Le Premier ministre français Manuel Valls a appelé mercredi, dans une tribune publiée sur Facebook, à soutenir « sans aucune hésitation » et de façon « urgente » l’écrivain algérien Kamel Daoud, qui a décidé d’arrêter le journalisme après avoir été accusé d’islamophobie par des universitaires.

"Les attaques, la hargne inouïe dont Kamel Daoud fait l’objet depuis quelques jours ne peuvent que nous interpeller, nous indigner. Et pour tout dire: nous consterner", écrit le chef du gouvernement au début de ce texte de soutien intitulé "Soutenons Kamel Daoud!".

Dans une tribune parue dans le quotidien Le Monde du 12 février, un collectif d’historiens, sociologues, philosophes et anthropologues réagissait à deux textes de Kamel Daoud concernant les agressions sexuelles commises pendant la nuit de la Saint-Sylvestre à Cologne, dont certains des auteurs seraient des migrants.

Le collectif d’universitaires l’avait accusé de véhiculer des "clichés orientalistes éculés" en réduisant les musulmans à une entité homogène et "d’alimenter les fantasmes islamophobes d’une partie croissante du public européen, sous le prétexte de refuser tout angélisme".

Il était notamment reproché à l’écrivain d’avoir écrit que "le sexe est la plus grande misère dans le monde d’Allah" et que "la femme (y) est niée, refusée, tuée, voilée, enfermée ou possédée".

Manuel Valls dénonce mercredi le "réquisitoire" dressé par ces intellectuels, qui "au lieu d’éclairer, de nuancer, de critiquer" condamnent "de manière péremptoire".

A l’inverse, le Premier ministre salue la réflexion "personnelle, exigeante et précieuse" de l’écrivain algérien, auteur d’un roman primé en France "Meursault contre-enquête".

"Entre l’angélisme béat et le repli compulsif, entre la dangereuse naïveté des uns – dont une partie à gauche – et la vraie intolérance des autres – de l’extrême droite aux antimusulmans de toutes sortes -, il nous montre ce chemin qu’il faut emprunter", juge M. Valls.

"Un chemin que la France emprunte, en faisant savoir, à tous ceux qui ont abandonné la pensée, qu’un musulman ne sera jamais par essence un terroriste, pas plus qu’un réfugié ne sera par essence un violeur", poursuit-il.

Pour le Premier ministre, "abandonner cet écrivain à son sort, ce serait nous abandonner nous-mêmes. C’est pourquoi il est nécessaire, impérieux, et urgent, comme beaucoup l’ont fait ces derniers jours, de soutenir Kamel Daoud. Sans aucune hésitation. Sans faillir", conclut-il.

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