Le Maroc, au cœur de l’innovation mondiale
Longtemps synonyme d’hédonisme culturel et de farniente politique, la ville de Marrakech s’est transformée en capitale de l’innovation mondiale. Et pour cause. Elle abrite la cinquième édition du Sommet global de entrepreneuriat. Un concept lancé en 2009 par Le président Barack Obama au fait de son désir de partager le savoir- faire technologique et d’encourager les investisseurs internationaux à s’intéresser au continent africain.
De Marrakech, Mustapha Tossa
Ces préoccupations de développement et d’innovation ne doivent pas dissimuler le grand message politique accolé à cette initiative. Décidée à l’issue de l’entretien qu’ont eu Le roi Mohammed VI et Barack Obama en novembre 2013 a Washington, ce sommet d’organisation américano-marocaine mais d’essence mondiale, incarne cette grande confiance qui marque la relation entre Washington et Rabat et souligne l’exceptionnelle entente stratégique entre les deux pays. Déjà étroitement impliquée dans de nombreuses crise notamment la lutte contre le terrorisme qu’il soit sur le continent africain avec l’instabilité des pays du Sahel ou au Proche Orient avec l’émergence de l’organisation terroriste Daesh.
En organisant ce sommet, le Maroc confirme son rôle de puissance régionale aux ambitions affichées et assumée de servir de "Hub" économique et financier liant étroitement les trois continents africain, européen et américain. Ce sommet vient aussi concrétiser d’audacieux choix diplomatiques opérés par Le roi du Maroc lorsqu’il avait décidé de faire de l’esprit gagnant-gagnant la colonne vertébrale de sa politique africaine, comme ses récentes tournées en terre africaine l’ont amplement démontré. Le Maroc et les États Unies ont depuis longtemps fait le constat et le diagnostic communs que le développement économiques des pays africains est la seul recette d’abord pour fixer les populations sur leurs territoires et les empêcher de devenir réceptifs aux discours de haine et de violence développés par des groupes radicaux. D’où la nécessité de développer des passerelles, d’où l’urgence de construire de réseaux qui fluidifient l’échange des compétences, du savoir technologique et de projets communs.
Ce sommet est aussi l’occasion pour le vice-président américain Joe Biden de faire escale au Maroc et d’avoir un entretien politique avec Mohammed VI. L’actualité internationale très chargée avec les grandes évolutions de la crise syrienne et les tournants dans les approches qu’il faut assumer, surtout depuis qu’il n’est plus question de faire chuter Bachar Al Assad par la force, ainsi que l’intarissable lutte contre le terrorisme et le grand coup d’accélérateur qu’il faut lui donner, surtout depuis que l’organisation terroriste « Etat islamique » est devenue une menace vitale pour la stabilité dans le monde…toutes ces questions feront partie de l’agenda politique de cette rencontre entre Marocains et Américains.
De ce dialogue entre Rabat et Washington à l’occasion de ce sommet, il sera, à n’en pas douter question aussi des multiplies évolutions du dossier du Sahara marocain. Récemment Le roi Mohammed VI avait clarifié le cadre politique de la grande négociation qui doit clore en principe cette crise artificiellement entretenu par la machine militaire algérienne : « L’autonomie, rien que L’autonomie". Et comme ce dossier est en train de vivre au sein des Nations Unies une riche séquence de négociation et de mise en orbite, Marrakech offre à la diplomatie marocaine l’occasion d’une véritable mise à niveau de la position américaine. Washington a depuis longtemps adhéré à la solution de l’autonomie …Encore faut-il traduire cette adhésion par une position diplomatique claire et ferme sur le sujet.