Les images de télévision et les photos montrant le directeur général du FMI à la porte d’un commissariat, les mains menottées dans le dos, entouré d’officiers de police ont suscité un choc en France où la loi interdit en théorie leur publication.
Cette pratique du "perp walk" (perpetrator walk), consistant à exhiber les prévenus sous l’oeil des médias, est courante aux Etats-Unis et n’épargne pas les célébrités.
"Je pense que c’est humiliant, mais si vous ne voulez pas de ‘perp walk’, ne commettez pas de crime", a dit Michael Bloomberg mardi à la presse à Albany, capitale de l’Etat de New York. "Notre système judiciaire fonctionne de manière à ce que le public puisse voir les auteurs présumés", a-t-il ajouté.
Il reconnaît toutefois que ce système pose problème si les personnes accusées sont finalement innocentées.
"C’est vrai que c’est triste quand quelqu’un est accusé, subit le ‘perp walk’, et finalement se révèle non coupable. Et donc la société doit se regarder dans le miroir et dire que nous devons être plus prudents la prochaine fois".
En France, les socialistes, mais aussi certaines personnalités de la majorité, ont jugé scandaleuses les images de Dominique Strauss-Kahn, qualifiées à gauche de "mise à mort médiatique".
Le Conseil supérieur de l’audiovisuel a demandé de la retenue à ce propos aux chaînes de télévision françaises. Les avocats français de Dominique Strauss-Kahn disent envisager des poursuites pénales en France contre les médias au nom d’une loi de 2000 qui interdit de montrer des images de suspects entravés.