« Le label Tunisie » en panne

A croire un certain nombre de récents rapports internationaux, le « label Tunisie » connaît une nette dégradation depuis le début de l’année 2011, ce qui risque d’avoir des répercussions négatives sur la perception de la Tunisie en tant que destination touristique et site d’investissement.

D’après l’édition 2011-2012 du « Country Brand Index », qui analyse l’image de 113 pays du monde, la perception internationale de la Tunisie a chuté de 15 places par rapport à l’année 2010.

Selon le rapport, la Tunisie est classée 98ème sur 113 pays. Selon les auteurs de ce rapport, « la Printemps Arabe » a eu des répercussions négatives sur la perception du climat des affaires en Tunisie, en Syrie et en Libye. De telles répercussions, estiment-ils, sont « inévitables » sur le « label » des pays concernés tout comme sur leur « viabilité économique ».

Selon le même rapport, les « nouvelles démocraties » du monde arabe ont cependant la possibilité de voir la « qualité de vie » de leurs citoyens s’améliorer dans l’avenir. Le « Future brand Index » met en exergue cependant un aspect encore plus problématique et plus structurel dans le déficit d’image de la Tunisie : celui du tourisme.

En effet, la Tunisie ne figure pas parmi les 25 meilleurs destinations du monde, ni même parmi les « top 15 » pays offrant un patrimoine historique et archéologique attrayant. Autant de défis pour les responsables du tourisme tunisien, qui, malgré des budgets publicitaires conséquents cette année, se sont résignés à accepter une chute sans précédant dans les arrivées et les revenus touristiques pour l’année 2011 : Environ – 43% de nuitées.

La dégradation du « label touristique » tunisien à l’étranger fait l’objet actuellement d’une vive polémique en Tunisie. Mais ni les autorités publiques ni les opérateurs privés ne semblent savoir comment sauver le produit touristique tunisien et surtout le débarrasser de son image « low cost ». La dégradation de l’image générale de la Tunisie complique davantage la tâche des opérateurs touristiques et du monde des affaires.

Le « East West Global Index 200 » confirme, le problème d’image globale de la Tunisie. Entre le 2ème et le 3ème trimestre de cette année, le classement de la Tunisie est tombé de la 184ème à la 205ème place. En 2010, la Tunisie était classée en 68ème place.

D’autre part, le rapport annuel que vient de rendre public la compagnie britannique « Mercer », montre que Tunis a perdu 16 places sur le plan de la « qualité de vie », parmi les autres métropoles du monde.

Selon cette firme britannique, la capitale tunisienne, qui est classée 110ème sur 221 villes du monde, a connu une des « plus grandes baisses de niveau de vie » dans la région du Moyen Orient et de l’Afrique du Nord. Le classement établi par « Mercer » est d’autant plus important qu’il est souvent pris en considération par les investisseurs étrangers désirant installer dans un pays ou un autre.

« La dernière vague de protestations violentes a temporairement rabaissé le niveau de vie dans la région », soulignent les auteurs du rapport « Mercer ». Ces derniers s’attendent, cependant, à ce que « les efforts de reconstruction politiques et économiques »… rehaussent le rôle – clef des pays de la région sur la scène internationale ».

Reste à savoir dans quels délais ces efforts commenceront à donner leurs fruits et quelle approche sera suivie dans l’immédiat par les nouvelles autorités du pays. Aucune nouvelle structure n’a été créée après la révolution tunisienne pour veiller à l’image de marque de la Tunisie à l ’étranger, et ce depuis l’abolition du ministère de la communication et de l’agence tunisienne de communication extérieure.

Pour la Tunisie dont le taux de croissance du PIB cette année pourrait être inférieur à 0%, le « dépannage » du « label » du
pays n’est plus une question théorique mais un objectif socioéconomique vital.

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