Le Brexit aurait-t-il un impact limité sur le Maroc?

Une éventuelle sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne (UE) aura un impact "limité" sur la demande étrangère adressée au Maroc, et ce grâce à la politique de diversification des débouchés adoptée par le Royaume.

C’est ce qui ressort des commentaires émis mardi par le Wali de Bank Al Maghrib, Abdelatif Jouahri, qui a minimisé l’effet sur l’économie marocaine d’une éventuelle sortie de la Grande Bretagne (GB) de UE, le qualifiant de "limité".

"La probable sortie de la GB de l’UE aura certes un effet de Tsunami pour l’Europe, mais n’impactera l’économie marocaine que de près de 0,1 point", a prédit M. Jouahri lors d’une conférence de presse tenue à l’issue de la deuxième réunion trimestrielle de cette année du Conseil de la Banque centrale.

L’économiste Idriss Abbassi, quant à lui, estime qu’un vote en faveur de la sortie de la GB de l’UE "impactera" la demande étrangère adressée au Maroc et indirectement la croissance de l’économie nationale.

"Un vote de sortie de la GB de l’UE entraînerait une période prolongée d’incertitude, conduisant à la volatilité sur les marchés financiers, et porterait un coup à la croissance en Europe, ce qui va impacter la demande étrangère adressée au Maroc et indirectement la croissance de l’économie nationale", a soutenu M. Abbasi dans une déclaration à la MAP.

Il a toutefois noté que la Grande-Bretagne pourrait devenir un nouveau marché indépendant de toutes les restrictions européennes et les règles normatives, ce qui va intensifier davantage, selon lui, les échanges commerciaux entre le Maroc et ce pays de l’Europe continentale.

"L’euro sera déstabilisé et connaitra sûrement des fluctuations, ce qui va avoir un impact négatif sur les flux, importations et exportations avec l’UE, et par la suite sur la balance commerciale du Maroc", a relevé M. Abbassi.

Par ailleurs, l’universitaire a prévenu contre un risque d’entrainement si d’autres Etats membres sont tentés de suivre l’exemple de la Grande-Bretagne.

Selon Royal Institute of International Affairs (RIIA), un think tank britannique, les pays du Maghreb "souffriraient doublement" d’une sortie de la Grande-Bretagne de l’UE.

"En cas d’adoption du Brexit, Londres serait fragilisée économiquement et irait redéfinir les priorités de sa politique étrangère", estime le thnik thank.

Selon son raisonnement, les Britanniques miseront moins sur les accords de politiques étrangères communs jusqu’alors aux autres pays européens, pour se concentrer davantage sur des considérations commerciales et économiques.

Les pays du Maghreb, dont le Maroc, pourraient voir en la Grande-Bretagne un nouveau marché indépendant de toutes les restrictions européennes, mises en place jusqu’à maintenant, prédit le RIIA.

Depuis un certain temps, le Royaume s’est lancé dans une véritable politique de diversification de ses relations privilégiées avec des puissances étrangères pour sortir de l’immobilisme de l’évolution de ses rapports avec ses alliés traditionnels.

A travers cette stratégie, le Maroc cherche à réduire sa dépendance commerciale vis-à-vis de l’Union européenne et à renforcer sa position de leader régional en Afrique.

La balance commerciale entre le Maroc et le Royaume-Uni s’est affichée déficitaire à fin 2015 au détriment du Royaume du Maroc, avec un solde commercial estimé à 1,98 milliard de dirhams (MMDH), selon les chiffres de l’Office des changes.

Les exportations du Maroc vers la Grande-Bretagne sont estimées à 6,01 MMDH, alors que ses importations de ce pays de l’Europe continentale se sont chiffrées à 7,99 MMDH à fin 2015.

Les voitures particulières viennent en tête des importations marocaines en provenance du Royaume-Uni avec plus de 1,85 MMDH, suivies des autres produits pétroliers (1,55 MMDH) et des fils à chaud et tubes en fonte ou en acier (806,85 MDH).

En revanche, le Maroc exporte vers la Grande Bretagne principalement des vêtements (1,69 MMDH), des voitures particulières (1,51 MMDH) et du matériel électrique (520,19 MDH).

Ces volumes font de la Grande-Bretagne le 7e client et le 15e fournisseur du Maroc. Le Royaume-Uni est le 62ème investisseur au Maroc.

Notons, enfin, que le Maroc reçoit 1 . des investissements britanniques dans le monde.

(Source MAP)

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