La cérémonie de remise du prix sera diffusée en ligne le 2 mai depuis Windhoek, en Namibie, à l’occasion de la conférence de la Journée mondiale de la liberté de la presse, a indiqué l’UNESCO dans un communiqué.
Forte d’une expérience de plus de trois décennies, Maria Ressa a travaillé en tant que principale journaliste d’investigation de CNN pour l’Asie et en tant que responsable des actualités d’ABS-CBN, souligne l’organisation onusienne.
Elle a également participé à de nombreuses initiatives internationales visant à promouvoir la liberté de la presse. Ces dernières années, elle a été la cible d’attaques en ligne et de procédures judiciaires liées à ses reportages et à son statut de directrice du média en ligne Rappler.
Elle a été arrêtée pour des délits présumés liés à l’exercice de sa profession et a fait l’objet d’une campagne intense de menaces et de harcèlement sexistes en ligne. Il est ainsi arrivé qu’elle reçoive en moyenne plus de 90 messages haineux par heure sur Facebook.
« Le combat infaillible de Maria Ressa pour la liberté d’expression est un exemple pour de nombreux journalistes dans le monde », a déclaré la présidente du jury international du Prix, Marilu Mastrogiovanni, journaliste d’investigation italienne, cité dans un communiqué.
« Son cas est emblématique des tendances mondiales qui représentent une réelle menace pour la liberté de la presse et donc pour la démocratie », a-t-elle ajouté.
Le prix de 25 000 dollars récompense les contributions exceptionnelles à la défense ou à la promotion de la liberté de la presse, en particulier face au danger. Il porte le nom de Guillermo Cano Isaza, journaliste colombien assassiné devant le siège de son journal, El Espectador à Bogota, en Colombie, le 17 décembre 1986. Il est financé par la Fondation Guillermo Cano Isaza (Colombie), la Fondation Helsingin Sanomat (Finlande) et le Namibia Media Trust.
La conférence de la Journée mondiale de la liberté de la presse 2021 aura lieu les 2 et 3 mai et portera sur le thème de l’information en tant que bien public. Plus d’une quarantaine de sessions en ligne ou sur place sont prévues, au cours desquelles seront abordés des sujets tels que la transparence des plateformes en ligne et l’importance de l’éducation aux médias et à l’information.
La conférence abordera également les moyens de promouvoir et de soutenir les médias indépendants qui luttent pour survivre. La presse, qu’elle soit nationale ou locale, est partout confrontée à l’instabilité financière et à d’autres pressions menaçant sa pérennité et les emplois de ses journalistes, une précarité aggravée par la pandémie de COVID-19.