Dans un rapport intitulé « Les pays arabes les moins avancés : Défis et opportunités de développement », la CESAO souligne que quatre pays, à savoir la Mauritanie, la Somalie, le Soudan et le Yémen, ont enregistré une aggravation de la situation économique, une baisse des perspectives de croissance en 2020 en raison de la pandémie de la Covid-19 et un état d’instabilité.
Les conflits dans certains de ces pays ont provoqué des déplacements massifs, les laissant avec un fardeau ingérable de personnes ayant désespérément besoin d’une assistance humanitaire, fait observer le rapport, qui donne un aperçu analytique des progrès et des défis auxquels sont confrontés les pays arabes les moins avancés.
Les taux de croissance dans les quatre pays ont considérablement diminué au cours de la dernière décennie, poursuit le rapport, précisant que le revenu national brut par habitant est en baisse continue en Somalie depuis 2010, tandis que le Soudan et le Yémen ont enregistré des baisses significatives depuis le milieu de la décennie.
Le principal moteur de croissance dans les quatre pays, bien que faible, est la consommation privée suivie par la consommation publique, poursuit la Commission, notant que les éléments qui créent généralement un développement économique important, tel que l’investissement privé, n’ont joué aucun rôle significatif dans la croissance économique.
Dans ce contexte, la Secrétaire exécutive de la CESAO, Rola Dashti, a réitéré son appel à prendre en considération le triptyque action humanitaire, développement et paix en tant que fondement de toute intervention, en particulier dans les pays touchés par des conflits chroniques.
« Le besoin pour une aide humanitaire d’urgence est incontestable. Cependant, il doit être fourni dans un cadre durable à long terme, conduisant directement et rapidement à des investissements dans le développement et contribuant ainsi à la paix », a-t-elle dit, relevant que « la dépendance prolongée envers l’aide doit être inversée et les programmes de sécurité, d’aide humanitaire et de développement doivent se renforcer mutuellement pendant les phases précédant et suivant la paix ».
Ce rapport est le document clé d’un examen régional dirigé par la CESAO pour évaluer la mise en œuvre des engagements contenus dans le précédent plan d’action, adopté lors de la quatrième Conférence mondiale sur les pays les moins avancés en 2011. Il s’inscrit également dans le cadre du processus préparatoire de la cinquième Conférence, qui se tiendra à Doha en janvier 2022.