La centralité de la question d’Al-Qods dans le processus de paix au Moyen-Orient mise en exergue à Rabat

La centralité de la question d’Al-Qods dans le processus de paix et de stabilité au Moyen-Orient au vu de sa symbolique auprès des adeptes des trois religions monothéistes a été mise en exergue lors de la deuxième journée de la Conférence internationale sur la ville sainte qui se tient à Rabat du 26 au 28 juin. Les derniers développements survenus à Al-Qods représentent un véritable tournant et risquent de saborder le consensus mondial en place depuis longtemps dans le but de parvenir à une solution à deux Etats, particulièrement après la décision américaine de reconnaître Al-Qods comme capitale d’Israël et d’y transférer l’ambassade des Etats-Unis, ont souligné les intervenants à cette conférence.

La poursuite des projets de colonisation et d’expansion en Cisjordanie occupée, y compris Jérusalem-Est, constitue un obstacle majeur à la paix, a indiqué dans ce sens le Sous-secrétaire aux affaires politiques de l’ONU, Miroslav Jenca, ajoutant que ces projets sont illégaux en vertu des résolutions des Nations unies et du droit international. Il faut ainsi mettre fin à ces agissements, a-t-il affirmé. Le responsable onusien n’a pas manqué de souligner que la situation à Al-Qods est davantage préoccupante, eu égard à la symbolique qu’elle représente aussi bien pour la Palestine et Israël que pour la région du Moyen-Orient et bien au-delà.

Il a fait remarquer que les événements récents à Jérusalem s’inscrivent en porte-à-faux avec les résolutions du Conseil de sécurité des Nations unies et sont de nature à attiser les voix hostiles et belliqueuses et réduire l’espoir d’arriver à une solution pacifique et durable, notant qu’il est désormais important de prendre des mesures efficaces et coordonnées.

De son côté, le sous-secrétaire général de l’Organisation pour la coopération islamique (OCI), Sakir Bakr, a rappelé que la question d’Al-Qods occupe une place prioritaire dans l’agenda de l’organisation et de ses initiatives politiques, précisant que cet intérêt découle de la légitimité de cette question et de son importance en tant que capitale politique de l’Etat de Palestine, et dispose d’une valeur historique et civilisationnelle millénaire, outre son statut spirituel pour les trois religions monothéistes.

Il a, en outre, réitéré que la décision des Etats-Unis de reconnaître Al-Qods comme "capitale d’Israël" et d’y transférer son ambassade est une violation flagrante des résolutions du Conseil de sécurité et de l’Assemblée générale des Nations Unies, appelant Washington à respecter le droit international pour instaurer une paix globale qui se base sur la solution à deux Etats.

M. Bakr a regretté le fait que le Conseil de sécurité n’ait pas assumé ses responsabilités de mettre un terme aux crimes et aux violations commis par Israël, force occupante, et son impuissance à lui faire endosser la responsabilité de ses actions et à prendre des mesures coercitives à son encontre.

A cet égard, il a appelé à une intervention responsable et efficace, à ce stade critique, afin de protéger la vision d’une solution à deux Etats, notamment à travers l’engagement dans un processus politique multipartite pour parvenir à une paix juste et globale conformément aux résolutions internationales et à l’initiative de paix arabe.

Pour sa part, le président du Comité onusien pour l’exercice des droits inaliénables du peuple palestinien (CEIRPP), Fodé Seck, a souligné que la ville d’Al-Qods, berceau des trois religions monothéistes, est un lieu de culte pour les peuples du monde entier et que la question de la ville sainte est appelée à occuper une place importante dans tout processus de règlement du conflit israélo-palestinien, précisant que son importance consiste également dans le fait qu’elle fait partie de la solution définitive qui ne serait atteinte qu’à travers des négociations directes entre les Palestiniens et les Israéliens sur la base des résolutions émises par les organes des Nations Unies.

Il est revenu sur les récents développements qui représentent un véritable tournant et menacent d’ébranler le consensus mondial en place visant à atteindre une solution à deux Etats, notamment après la décision américaine de reconnaître Al-Qods comme capitale d’Israël et de d’y transférer l’ambassade des Etats-Unis, exprimant que le CEIRPP, membre subsidiaire de l’Assemblée générale, a appelé Washington et les autres gouvernements qui ont transféré leurs ambassades à Al-Qods à reconsidérer leur décision.

M. Seck a également souligné que la communauté internationale est appelée à soutenir les Palestiniens de Jérusalem-Est moralement et politiquement, par des moyens diplomatiques, et un soutien matériel en promouvant un développement fondé sur le droit.

Pour sa part, Mohammad Shtayyeh, représentant de l’Etat de Palestine, a évoqué lors de cette cinquième Conférence internationale sur Al-Qods, les raisons de l’échec des négociations entre les Palestiniens et les Israéliens, affirmant que malgré la succession de nombreux présidents américains, les différentes administrations US n’exerçaient aucune pression sur les Israéliens et que la partie américaine n’a pas été un intermédiaire honnête.

Et le responsable palestinien de souligner que: "Israël ne veut pas de solution. Pour l’heure actuelle, nous n’avons pas de partenaire dans la paix. Israël ne veut que maintenir le statu quo qui ne fait qu’aggraver la colonisation, l’encerclement d’Al-Qods et la construction d’un mur de séparation, alors que des milliers de jeunes palestiniens sont condamnés".

Il a indiqué que la solution au conflit au Moyen-Orient est connue de tout un chacun, il s’agit, a-t-il dit, de mettre fin à l’occupation israélienne et établir un Etat palestinien, avec Al-Qods comme capitale, outre le règlement de la question des réfugiés.

Pour sa part, le gouverneur-adjoint d’Al Qods, Abdellah Siam, a affirmé que la stabilité d’Al-Qods est tributaire de l’établissement d’un Etat palestinien avec Al-Qods comme capitale, et il n’y a aucun moyen de défier la vulnérabilité du peuple palestinien.

Les politiques et plans préétablis adoptés par Israël contre Al-Qods visent à vider la ville de sa population, aussi bien musulmane que chrétienne, a souligné M. Siam, dénonçant cette judaisation qui intervient en violation flagrante des dispositions du droit international et les décisions des Nations Unies y afférentes.

Israël invente des prétextes pour confisquer les identités des Maqdessis après leur expulsion en dehors des frontières de la municipalité d’Al Qods, ou pour les retirer sous prétexte d’une longue absence en dehors de la Palestine (7 ans ou plus), a indiqué le responsable, faisant état du retrait, depuis 1967, de plus de 14.500 cartes d’identité.

Même son de cloche chez Amna Badran, Chef de département des sciences politiques à l’Université d’Al-Qods, qui a affirmé que la ville sainte a été vidée de ses habitants dont les biens ont été confisqués et volés, avant que la ville ne soit scindée en Al-Qods orientale et la Cisjordanie.

Le nombre des Palestiniens Maqdessis s’élève désormais à 323 mille, soit 37% de la population totale de la ville sainte, mais 40.000 d’entre eux sont menacés de voir leur permis de résidence révoqués parce qu’ils se trouvent en dehors du mur de séparation raciste, a déploré Mme Badran.

Relevant que l’action diplomatique au niveau international est importante, Mme Badran a souligné la nécessité de soutenir les Palestiniens et les Maqdessis et de renforcer les principes de leur résistance, outre l’investissement "généreux" dans les domaines de l’enseignement et du développement et les programmes de sensibilisation en faveur des jeunes.

Les travaux de la 5ème conférence internationale sur Al-Qods, organisée à l’initiative du Comité onusien pour l’exercice des droits inaliénables du peuple palestinien sous le thème "la question d’Al Qods après 50 ans d’occupation et 25 ans après les accords d’Oslo", se sont ouverts, mardi à Rabat.

La cérémonie d’ouverture de cet événement international, organisé pour la première fois au Maroc, a été marquée par un message royal dont lecture a été donnée par le ministre des Affaires étrangères et de la coopération internationale, Nasser Bourita.

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