"A titre personnel, je défends l’idée d’utiliser l’Union pour la Méditerranée, de la changer en Union pour la démocratie en Méditerranée et de la découpler des affaires israélo-palestiniennes pour en faire une cible prioritaire des moyens financiers et commerciaux pour la construction de la démocratie", a-t-il déclaré à l’AFP en marge du forum de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) à Paris.
Selon lui, les pays riches doivent préparer, lors du sommet du G8 jeudi et vendredi à Deauville (nord-ouest), "un ensemble de propositions, un paquet à la fois finance et commerce, pour gérer cette période de transition démocratique avec en première ligne les deux pays les plus immédiatement concernés, la Tunisie et l’Egypte".
"Nous devons mobiliser les institutions financières internationales, essayer de trouver des fonds sur le plan national, même si personne n’en a beaucoup, et nous travaillons à des mécanismes, dans le cadre du Club de Paris, pour soulager un peu la pression de la dette et convertir une partie de celle-ci en investissements", a-t-il ajouté.
Pierre Lellouche, qui s’est entretenu au siège de l’OCDE avec le sous-secrétaire américain aux Affaires économiques et au Commerce Bob Hormats, a souhaité "que l’on travaille ensemble, Européens et Américains, à l’ouverture du commerce, qu’on aide ces pays à pouvoir exporter le plus rapidement possible".
"Tout ça, ça ressemble un peu à un plan Marshall", a-t-il assuré. "Ce n’est pas des énormes sommes d’argent qu’on va afficher mais bien plus des choses concrètes, une boîte à outils de choses peut-être plus efficaces."
"Les Etats-Unis et l’Europe doivent travailler ensemble sur ce sujet", a acquiescé Bob Hormats, dans un entretien accordé à l’AFP. "Si nous agissons collectivement, avec des efforts parallèles, c’est beaucoup mieux" car "cela envoie un message politique très fort et permet de mobiliser davantage de ressources", a-t-il ajouté.
Selon lui, Washington et Paris partagent la conviction que le "printemps arabe" représente "une opportunité historique" semblable à l’effondrement des régimes communistes en Europe en 1989.
"La tragédie de cette période, c’est que cette énorme opportunité intervient alors que les budgets des principaux pays industrialisés sont très serrés et sous pression", a-t-il souligné.
Les principaux pays industrialisés du G8 (Etats-Unis, Japon, Allemagne, Canada, France, Royaume-Uni, Italie et Russie) doivent s’accorder à Deauville sur l’aide financière à apporter à la Tunisie et à l’Egypte afin de les aider à réussir leur transition vers des systèmes démocratiques.