L’UE élargit ses sanctions contre Damas

Les gouvernements européens sont convenus lundi d’étendre à de nouveaux responsables du régime de Damas les sanctions imposées contre la répression du mouvement de contestation en Syrie tout en relevant que l’hypothèse d’une intervention militaire occidentale était improbable.

Réunis à Bruxelles, les ministres des Affaires étrangères de l’Union européenne ont également confirmé l’interdiction de tout accès de la Syrie aux financements de la Banque européenne d’investissement (BEI).

Le mois dernier, les dirigeants européens ont prévenu la Syrie qu’elle s’exposerait à de nouvelles sanctions s’il n’était pas mis fin à la répression. Depuis la mi-mars, début de la contestation contre le régime de Bachar al Assad, plus de 3.500 personnes ont été tuées en Syrie, selon les Nations unies.

Dix-huit nouveaux noms ont été ajoutés à la liste noire des dirigeants syriens interdits de visa et cibles d’un gel de leurs avoirs à l’étranger, mesures dont ont été déjà frappés une soixantaine de responsables syriens, dont le président Assad.

A compter de mardi, les sanctions européennes concerneront 74 personnalités liées au pouvoir et 19 sociétés ou entités syriennes.

Les importations de pétrole brut syrien sont soumises à un embargo depuis septembre et les entreprises européennes n’ont plus le droit d’investir dans le secteur pétrolier.

Des sanctions ont également été prises contre Syriatel, la principale entreprise syrienne de téléphonie mobile, et contre la Cham Holding, premier groupe privé du pays.

"LA SITUATION DIFFERE DE LA LIBYE"

"Il est très important que l’Union européenne envisage des mesures additionnelles pour accentuer la pression contre le régime d’Assad afin de stopper les violences inacceptables contre le peuple syrien", a dit le chef de la diplomatie britannique, William Hague, à Bruxelles.

Les Européens ont en outre apporté leur soutien à la Ligue arabe, qui a décidé ce week-end de suspendre la participation de la Syrie.

Les ministres des Affaires étrangères de la Ligue arabe ont pris cette décision pour réagir à la poursuite de la répression du mouvement de contestation contre le régime alors même que ce dernier a accepté, le 2 novembre, un plan de résolution de la crise préparé ,tpar la Ligue arabe qui prévoit notamment le retrait des militaires des villes.

Catherine Ashton, Haut Représentant de l’UE pour la Politique étrangère et de sécurité commune, a indiqué qu’elle était en contact avec la Ligue arabe.

"La situation en Syrie cause une énorme inquiétude. J’ai parlé la nuit dernière avec le secrétaire général de la Ligue arabe et lui ai fait part de notre engagement à travailler étroitement avec eux", a-t-elle dit.

Qualifiée de décision "extrêmement dangereuse" par la Syrie, cette suspension devrait s’accompagner de sanctions politiques et économiques. Mais les Etats arabes n’ont pas appelé à une intervention militaire contre la régime d’Assad.

A Bruxelles, plusieurs ministres européens ont réaffirmé que les Occidentaux ne souhaitaient pas s’engager dans une nouvelle intervention militaire après les sept mois de campagne en Libye.

"La situation diffère de la Libye. Il n’existe aucune résolution du Conseil de sécurité des Nations unies et la Syrie constitue une situation bien plus complexe", a souligné William Hague.

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