L’Otan confirme une réunion mardi sur l’avion turc abattu par la Syrie

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L’Otan a confirmé dimanche qu’une réunion du Conseil de l’Atlantique nord se tiendra mardi à Bruxelles à la demande de la Turquie après qu’un de ses avions de chasse a été abattu vendredi par la Syrie en Méditerranée.

"Le Conseil de l’Atlantique nord se réunira mardi à la demande de la Turquie", a indiqué la porte-parole de l’Otan, Oana Lungescu.

"Nous prévoyons que la Turquie fera une présentation sur ce récent incident" devant les ambassadeurs des 27 autres pays membres de l’Alliance atlantique, a-t-elle précisé.

Une source diplomatique turque avait indiqué dimanche à Ankara que la Turquie réclamait cette réunion urgente, qui se tiendra au siège de l’Otan à Bruxelles.

Mme Lungescu a précisé que la Turquie avait pour cela invoqué "l’article 4 du traité" fondateur de l’Alliance atlantique. Celui-ci prévoit que tout pays membres de l’Otan peut porter une question à l’attention du Conseil et en débattre avec les alliés lorsqu’il estime que son intégrité territoriale, son indépendance politique ou sa sécurité est menacée.

Ankara a réclamé une réunion d’urgence de l’Otan, dans le cadre de l’article 4 du traité fondateur de l’alliance, qui permet des consultations "chaque fois que (…) l’intégrité territoriale, l’indépendance politique ou la sécurité de l’une des parties sera menacée".

Les deux pilotes de l’avion étaient toujours portés disparus.

S’exprimant à la télévision, le ministre turc des Affaires étrangères, Ahmet Davutoglu, a prévenu dimanche Damas de ne pas défier militairement la Turquie. "Personne ne peut se permettre de mettre à l’épreuve les capacités (militaires) de la Turquie", a-t-il insisté.

Les relations entre Ankara et Damas, deux alliées avant le début du mouvement de contestation contre Bachar al-Assad en mars 2011, sont très tendues. La Turquie a appelé au départ du président syrien et accueille sur son sol 32.500 réfugiés syriens ainsi que les soldats rebelles et l’opposition politique.

Avant ces déclarations, le porte-parole du ministère syrien des Affaires étrangères, Jihad Makdessi, a répété que l’avion turc avait été abattu "à l’intérieur de l’espace aérien syrien" et qu’il s’agissait "d’un incident et non d’une agression".

"Nous avons exercé notre droit de défense. Il n’y a pas d’animosité entre nous et la Turquie, mais une tension politique", a-t-il ajouté, dans des propos publiés par le quotidien Al-Watan, proche du pouvoir.

L’Iran, allié de Damas, a demandé à la Turquie et à la Syrie de faire preuve de "retenue" dans cette affaire.

Le secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, et le ministre britannique des Affaires étrangères, William Hague, ont en revanche chacun fait part de leur "profonde préoccupation" au sujet de l’avion turc abattu.

Dans le même temps, les violences ont atteint un nouveau pallier en Syrie, avec des bilans qui approchent ou dépassent la centaine de morts depuis une semaine.

"Personne ne contrô le rien", a estimé le directeur de l’OSDH, Rami Abdel Rahmane. "Il est devenu normal d’avoir 100 morts tous les jours", a-t-il déclaré à l’AFP, dénonçant l’"absence de décisions de la communauté internationale" au sujet de la crise en Syrie.

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