L’éviction d’Abdelaziz Belkhadem illustre « un réel conflit entre plusieurs groupes d’intérêts » au sein du pouvoir algérien (Mohamed Benhamou)
L’éviction d’Abdelaziz Belkhadem, conseiller spécial du chef de l’Etat algérien, de toutes les structures de l’Etat et du Front de la Libération nationale (FLN, au pouvoir), illustre un réel conflit entre plusieurs groupes d’intérêts au sein du pouvoir militaire algérien, a affirmé Mohamed Benhamou, président du Centre marocain des études stratégiques (CMES).
"Il s’agit bel et bien d’une phase de préparation de l’après Bouteflika", a estimé ce professeur des relations internationales à la faculté de droit de Salé, dans une déclaration à l’agence MAP.
"Que ce soit au sein du FLN ou au sein du sérail d’El Mouradia, Abdelaziz Belkhadem constitue un élément qui, aujourd’hui, doit être mis hors cadre et qui n’a pas de place dans les desseins des décideurs à Alger", a expliqué M. Benhamou, évoquant, dans ce sens, la participation de Belkhadem à des activités qualifiées d’anti-FLN.
"Nous sommes, donc, face à une pratique connue en Algérie qui consiste à abattre toutes les ambitions qui peuvent nuire aux desseins qui se préparent", a-t-il encore souligné.
Le président algérien Abdelaziz Bouteflika, "a mis fin, mardi matin, aux fonctions de M. Abdelaziz Belkhadem", a indiqué une source de la présidence, citée par l’agence APS.
Le président Bouteflika "a pris un décret en vertu duquel il a mis fin aux fonctions de M. Abdelaziz Belkhadem en qualité de ministre d’Etat, conseiller spécial à la présidence de la République, ainsi qu’à toutes ses activités en relation avec l’ensemble des structures de l’Etat", a-t-on précisé de même source.
En vertu du même décret, a-t-on ajouté, le secrétaire général du FLN, Amar Saadani, est chargé de "prendre les mesures nécessaires afin de mettre fin aux fonctions de M. Abdelaziz Belkhadem au sein du parti et interdire sa participation aux activités de l’ensemble de ses structures".