L’Elysée prépare une visite d’Etat de Macron au Maroc au « premier trimestre de 2019 »

par Hasna Daoudi

La présidence française prépare une visite d’Etat du président Emmanuel Macron au Maroc "au premier trimestre de 2019", a déclaré à Atlasinfo un conseiller à l’Elysée, en réponse à une question de notre site sur un déplacement du chef de l’Etat au Royaume.

Cette mise au point intervient alors que nombreux sites d’informations marocains bruissent de rumeurs sur un possible déplacement d’Emmanuel Macron au Maroc, le 15 novembre, pour participer à l’éventuelle ’inauguration de TGV marocain, auquel quatre entreprises françaises (SNCF, Colas, systra, Alstom) ont participé.

« Certes, il y a des discussions sur un déplacement de Macron au Maroc à la 2ème quinzaine de novembre dans la perspective de l’inauguration du TGV marocain. Mais rien n’est arrêté. On ne peut donc déprogrammer une visite non encore programmée", s’étonne une source diplomatique française, tout en réaffirmant également que la visite d’Etat du président français est bien prévue "au premier trimestre de 2019".

Il faut rappeler dans ce contexte que le 29 septembre 2011, l’ancien président Nicolas Sarkozy avait assisté avec le roi Mohammed VI à Tanger à l’inauguration des travaux du TGV Tanger-Rabat-Casablanca.

Par ailleurs, depuis la convocation d’une dizaine de journalistes marocains, ainsi que du président de la chambre des députés, par la justice française après une plainte pour diffamation de l’ex-capitaine capitaine Mustapha Adib, les relations entre Rabat et Paris font l’objet de nombreuses spéculations et diverses interprétations. Au point que certains n’hésitent pas à faire le parallèle avec la grande crise de confiance de 2014. Commentant cette situation notre interlocuteur fait ce constat : "Il y a des grincements ici et là. Il faut huiler les rouages pour que ça fonctionne mieux", soulignant que "les incidents ne doivent pas devenir des problèmes."

S’agissant des convocations de la part de la justice française reçues par des journalistes Marocains, un ancien haut responsable français habitué à gérer les affaires sensibles entre Rabat et Paris, interrogé par Atlasinfo, a estimé que "la justice a ses propres règles. Les juges sont indépendants. Mais les procédures doivent être respectées. En général, un juge est tenu de respecter les conventions internationales signés par son pays."

Et d’ajouter avec une certaine gravité dans le ton : "Nous avons dépassé une grande crise en 2014. Les faits étaient nettement plus graves. Nous nous devons d’appréhender sereinement ces couacs pour aller de l’avant."

Voulant donner du relief à ce qui s’apparente à une nouvelle tension franco-marocaine, l’hebdomadaire "Jeune Afrique", traditionnellement bien informé sur les arcanes de la très particulière relation France /Maroc, affirmait récemment que "Les au­to­ri­tés Marocaines n’ont tou­jours pas di­géré l’au­dience qu’Em­ma­nuel Ma­cron a ac­cor­dée le 11 août à la mère de l’in­gé­nieur fran­çais Tho­mas Gal­lay, dé­tenu de­puis fé­vrier 2016 à la pri­son de Salé – et par­ti­cu­liè­re­ment l’en­ga­ge­ment qu’au­rait pris le pré­sident fran­çais de s’oc­cu­per "per­son­nel­le­ment" de ce dos­sier", présageant même une nouvelle crise entre Rabat et Paris comme celle de 2014.

"Nous en avons ras le bol", rapportait l’hebdomadaire français citant une source marocaine. "D’un côté les au­to­ri­tés fran­çaises ne cessent de sa­luer les avan­cées du Maroc et son rôle clé dans la lutte contre le ter­ro­risme et, de l’autre, des coups bas main­tiennent le royaume sous pres­sion per­ma­nente"

Condamné en appel à quatre ans de dé­ten­tion pour avoir fourni une aide lo­gis­tique à Maa­lai­nine Les­sir, l’émir d’une cel­lule ji­ha­diste démantelée, Thomas Gal­lay n’a pas fi­gu­ré, eu égard au contexte, dans la liste des 428 dé­te­nus gra­ciés le 20 août par le roi Mo­ham­med VI.

Le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, se rendra au Maroc le lundi 10 septembre pour rencontrer son homologue Nasser Bourita, Le chef de la diplomatie française va-t-il pour désamorcer à ce qui ressemble à un début de crise ?

Les deux ministres tiendront une conférence de presse conjointe à Rabat, le lundi 10 septembre à 12:30.

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