"Le gouvernement est parvenu à un bon accord" avec les représentants de la Commission européenne, de la Banque centrale européenne (BCE) et du FMI, chargés de négocier le plan de sauvetage financier demandé par le Portugal, a déclaré le premier ministre démissionnaire José Socrates lors d’une allocution télévisée.
Les modalités de cet accord, a dit le chef de gouvernement, donneront au Portugal plus de temps que ne l’avait promis le gouvernement pour atteindre ses objectifs de réduction du déficit budgétaire, qui ont été légèrement assouplis.
Le programme "définit les objectifs d’une réduction plus graduelle du déficit, soit 5,9 % du PIB cette année, 4,5 % en 2012 et 3 % en 2013", a ajouté M. Socrates qui a toutefois indiqué qu’il ne pouvait pas dévoiler "beaucoup de détails" sur les mesures que le Portugal devra s’engager à mettre en oeuvre en échange de ce programme d’aide financière, car elles doivent faire l’objet d’une "consultation" auprès des partis de l’opposition.
M. Socrates a souligné que les mesures les plus redoutées, évoquées ces derniers jours par la presse, comme la suppression des 13e et 14e mois de salaire, une réduction du salaire minimum et les coupes dans les revenus des fonctionnaires, ne seront pas appliquées.
"Des mesures budgétaires supplémentaires ne sont pas nécessaires pour 2011", a-t-il ajouté, faisant valoir que les institutions internationales ont reconnu que la situation portugaise est loin de celle d’autres pays. L’UE et le FMI qui s’étaient dits prêts à venir en aide du pays, exigent en échange de ce soutien un programme de rigueur budgétaire et de réformes structurelles engageant les principaux partis politiques au-delà des prochaines législatives anticipées du 5 juin.
Le plan de soutien financier doit désormais être approuvé par l’opposition portugaise, ce qui ne devrait pas être un obstacle. Le chef de la principale formation d’opposition, le Parti social-démocrate (PSD, centre-droit), Pedro Passos Coelho, a déjà indiqué qu’il ne ferait "pas obstacle à l’aide financière, dans la mesure où le pays en a désespérément besoin", notamment pour rembourser à la mi-juin 5 Milliards d’euros de dette.
Soumis à la menace d’une rupture de financement et à la pression accrue des marchés inquiets pour la solvabilité du pays, M. Socrates a dû faire appel le 7 avril dernier, à une aide financière extérieure. La pression des investisseurs s’était accentuée après la démission fin mars du chef du gouvernement socialiste minoritaire, après le rejet au Parlement de son quatrième programme d’austérité en un an.