Le réseau social Facebook a retiré mardi une vidéo offensante pour une famille de Tunisiens de la page du leader d’extrême droite Matteo Salvini, a annoncé mardi l’avocate d’un jeune Tunisien que Salvini y accusait de trafic de drogue.
« Facebook a éliminé de la page de Matteo Salvini la vidéo de la honte: la retransmission en direct de sa discussion via un interphone avec la maison de Yassin », a écrit sur sa propre page Facebook, l’avocate Cathy La Torre.
En campagne il y a une semaine dans un quartier de Bologne pour l’élection régionale de dimanche en Emilie-Romagne (nord-est), le chef de la Ligue, entouré d’une nuée de caméras, s’était laissé guider par une résidente vers l’immeuble où habitait, selon ses dires, un revendeur de drogue.
« Bonsoir, des habitants nous ont dit une chose désagréable (à votre sujet). On nous a dit que c’est de chez vous que part une partie de la drogue qui est revendue dans le quartier. C’est vrai ou faux ? », a demandé le leader souverainiste après avoir sonné à l’interphone indiqué par la résidente.
« C’est un Tunisien ? C’est lequel qui revend de la drogue, le fils, le père? », avait demandé Salvini autour de lui alors que son interlocuteur avait déjà raccroché.
« C’est la première d’une longue série de victoires et nous nous battrons jusqu’à la fin, je vous le promets, contre cet épisode mesquin de notre vie démocratique », a ajouté Mme La Torre.
« Cette retransmission en direct a ravagé la vie de Yassin. Yassin, sans casier judiciaire, un Italien de 17 ans, joueur de foot, s’est retrouvé dans toute l’Italie désigné comme +le trafiquant de drogue+ », a poursuivi l’avocate.
« L’élimination de la vidéo ne peut pas réparer tout ça, et Matteo Salvini devra en répondre comme le prévoit la loi », ajoute-t-elle.
« Dans tous les cas c’est un signal extraordinaire. Un ex-ministre de l’Intérieur (Matteo Salvini, ndlr) voit supprimée la vidéo de son incursion dans la vie privée d’une famille. C’est une victoire, mais c’est seulement la première », a conclu Cathy La Torre.
L’ambassadeur de Tunisie à Rome s’était dit « consterné par la conduite embarrassante » de Matteo Salvini, au lendemain de la vidéo.