Islamophobie: l’aéroport de Nantes oblige les femmes musulmanes à enlever leur foulard, le CFCM réagit
Depuis une dizaine de jours, la société prestataire de sûreté aéroportuaire SGA (Sécurité Générale Aéroportuaire) imposait le dévoilement des femmes voilées avant de passer les portiques de sécurité sous peine de rater leurs vols. Les passagères, qui se présentaient à l’embarquement, se voyaient dans l’obligation de retirer leur hijab dans le cadre d’une procédure de contrôle de sécurité. Les agents de SGA avaient recours au renfort de la police si celles-ci rechignaient à l’enlever.
Le président du CFCM, M. Mohammed Moussaoui, "a demandé au Ministère de l’Intérieur de diligenter une enquête pour faire toutela lumière sur ces agissements qui ont choqué les femmes concernées, donnantlieu à des situations humiliantes pour certaines". Ce dernier "précise qu’une procédure de contrôle de sécurité invitant lespassagers à ôter certains de leurs vêtements a pu être mal appliquée et donné lieu éventuellement à des situations non conformes au principe du respect de la personne", indique mardi un communiqué du CFCM.
Le CFCM a tenu aussi à préciser que des "nouvelles instructions ont été adressées par leMinistère de l’Intérieur pour rappeler que l’équilibre entre les exigences desécurité et le respect de la dignité et des convictions du passager doit être strictement observé".
"A ce propos,une invitation à enlever le foulard peut être refusée par la personne concernée. Seule la procédure de fouille dans lesconditions habituelle peut être exigée et il est naturellement du devoir de lapersonne concernée de s’y soumettre", ajoute le communiqué du CFCM.
Le CFCM appelle "toutes les personnes ayant été victimes d’un tel traitement qu’ellesjugent non respectueux de leur dignité ou de leurs convictions à en informer le Conseil Français du Culte Musulman qui les assure de son soutien auprès des autorités concernées".
Selon.le Collectif contre l’islamophobie en France (CCIF), une passagère, qui venait de subir une chimiothérapie, « s’est retrouvée la tête chauve devant tous les autres voyageurs, attirant l’attention sur elle ». « Une autre qui prenait un vol pour aller inhumer son fils de deux ans au Maroc a subi un second choc et une humiliation alors qu’elle avait besoin de réconfort et d’attention face à cette épreuve. "Ces agents de sûreté n’auraient-ils pas pu faire preuve de davantage de sollicitude au lieu d’appliquer littéralement une mesure facultative, brutale et déstabilisante ? », fustige le CCIF.