Intervention militaire au Mali : Alger ne veut pas de troupes étrangères sur son sol

Intervention militaire au Mali : Alger ne veut pas de troupes étrangères sur son sol
Le désaccord entre Alger et Paris sur le groupe Ansar Dine reste entier. Pour la France, ce groupe touareg qui revendique l’application de la charia au Nord‑Mali ne s’est toujours pas démarqué des mouvements terroristes. « La position française est qu’il doit y avoir un dialogue politique au Mali si on veut une solution durable à cette crise. Ce dialogue doit se nouer entre les autorités maliennes et les individus et groupes non terroristes […] Pour Ansar Dine, je n’ai pas vu de prise de position en ce sens de leur part. Il me semble en avoir vu de la part du MNLA – "autodétermination sans séparatisme" », a déclaré, ce vendredi 26 octobre, le porte‑parole du ministère des Affaires étrangères au cours d’un point de presse à Paris.

Le porte‑parole du Quai d’Orsay a confirmé indirectement la persistance de divergences avec Alger sur la question malienne. « Ce que je relève, c’est que l’Algérie a participé à des efforts de règlement de précédentes crises dans le nord du Mali, en 2006 notamment. Si vous voulez une interprétation de la position algérienne, je vous renvoie aux autorités algériennes. Je peux vous dire quelle est la position française, je peux vous parler de nos contacts, je peux constater des faits, comme des déclarations officielles à la suite d’adoption de texte, mais je ne peux pas faire de supputations sur la position des autorités algériennes », a‑t‑il expliqué.

Intervention militaire : pas d’engagement de l’ANP, pas de troupes sur le sol algérien

En fait, en plus de l’intervention militaire qui pourrait embraser la région, le désaccord porte aussi sur le rôle des différents groupes touareg. Alger soupçonne Paris de chercher à disqualifier Ansar Dine en faveur du MNLA dans la perspective d’une reconfiguration prochaine de l’Azawad, après le départ des groupes terroristes installés dans le Nord‑Mali. Les Algériens, qui se méfient du MNLA, estiment aussi que ce mouvement n’est pas représentatif sur le terrain. Pour preuve : ses troupes ont été rapidement chassées du Nord‑Mali par les mouvements islamistes après la déroute de l’armée malienne au nord du pays.

L’enjeu dépasse donc la simple opposition de principe des Algériens à une intervention militaire à leurs frontières. Il concerne la gestion de la question sensible des touareg, avec le risque de déstabilisation du sud du pays. Paris n’a pas confirmé un accord tacite d’Alger en faveur d’une intervention militaire, comme rapporté par plusieurs médias ces derniers jours. Les Algériens n’ont pas non plus commenté ces informations pour les démentir ou les confirmer. Mais la position d’Alger semble avoir évolué. « Une chose est sûre : il n’y aura pas d’engagement de l’ANP ; ni de stationnement de troupes étrangères sur le territoire national », résume une source algérienne qui a requis l’anonymat. Reste à savoir si l’Algérie va autoriser le survol de son territoire par des avions étrangers qui prendront part à l’opération militaire. Sur ce point, Alger ne semble pas avoir tranché.

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