Idole de Munich, Ribéry tire sa révérence après 12 ans de succès

"Servus": "Au revoir", en Bavarois! Après 12 années qui ont fait de lui une légende du Bayern Munich, Franck Ribéry quittera comme prévu le club en fin de saison, comme son complice Arjen Robben, avec qui il forma le mythique duo "Rib-Rob"’.

Ce n’était un secret pour personne. A 36 ans, l’ex-international français n’avait plus d’avenir dans un club ambitieux qui a déjà installé un nouveau duo sur les ailes, Kingsley Coman (22 ans) et Serge Gnabry (23 ans), et continue à se renforcer pour préparer la prochaine décennie.

"Je n’ai pas encore de plan pour la saison prochaine", a-t-il admis dans une interview vidéo au site du Bayern: "Evidemment je vais encore jouer au football, mais je ne sais pas encore à 100%", ajoute-t-il, laissant entendre qu’il n’a pas l’intention de mettre un terme à sa carrière.

Le Bayern a déjà promis d’organiser un match d’adieu en 2020 pour Robben et Ribéry, "deux joueurs extraordinaire (…) qui ont marqué la plus grande décennie de succès du Bayern de leur football fantastique", a déclaré l’homme fort du club Karl-Heinz Rummenigge.

– "Le Bayern m’aime" –

En décembre, celui que toute la Bavière surnomme "Kaiser Franck" (en référence à "Kaiser Franz" Beckenbauer) avait bien tenté de tendre la perche à ses dirigeants pour prolonger: "J’aime le Bayern et le Bayern m’aime. Nous avons fait beaucoup de choses ensemble (…) Encore cinq mois, et après, tu ne sais jamais ce qui va se passer dans la vie", avait-il dit au soir d’un match où il avait particulièrement brillé.

Mais le président Uli Hoeness avait été clair. Dès le début de saison, il avait affirmé que Robben et Ribéry jouaient "très vraisemblablement leur dernière saison" sous le prestigieux maillot rouge.

"Le départ ne va pas être facile", a reconnu le natif de Boulogne-sur-Mer (nord de la France), qui a encore marqué samedi en championnat contre Hanovre (3-1), "mais nous ne devrons jamais oublier ce que nous avons réussi ensemble".

Car en 12 ans et 422 matches (123 buts, toutes compétitions confondues) Ribéry a collectionné plus de 20 titres avec le "Rekordmeister", dont la Ligue des champions 2013, huit titres de champion et cinq coupes d’Allemagne, en attendant peut-être un nouveau doublé dans quelques jours.

Arrivé de l’Olympique de Marseille en 2007, le fantasque attaquant avait immédiatement conquis le coeur des supporters munichois. Feu-follet sur le terrain, boute-en-train en dehors, il a fait l’effort d’apprendre l’allemand, et ses interviews à la grammaire improbable font le bonheur de ses fans.

– De Knysna à l’affaire Zahia –

Rapidement, il a été adopté par la ville et la région, pour devenir une figure emblématique du club.

En 2009, les dirigeants lui ont adjoint Arjen Robben, pour occuper l’autre aile. Ces deux battants, très fortes personnalités, ont formé un duo redouté en Europe. Même si leur caractère les a mené parfois à des heurts spectaculaires, dont une bagarre dans le vestiaire en 2012 un soir de match de Ligue des champions.

S’il a tout réussi avec Munich, Ribéry n’a pourtant pas connu l’itinéraire d’un enfant gâté. Fils des quartiers pauvres au visage balafré – séquelle d’un accident de voiture quand il avait deux ans – il a aussi fait la une pour ses frasques extra-sportives.

En 2010, il est soupçonné d’avoir été un meneur lors de la grève de l’équipe de France à Knysna, en plein Mondial sud-africain. De là date son désamour avec le public hexagonal, renforcé la même année par l’affaire "Zahia", lorsque la justice lui reprocha des rapports tarifés avec une prostituée mineure. Il fut finalement relaxé en 2014.

Même sa conversion à l’islam lui a valu quelques quolibets.

Mais ses admirateurs allemands préfèrent retenir ses blagues potaches, ses salières dévissées, ses seaux d’eau posé en haut des portes, et sa collision contre un mur lorsqu’il a voulu se mettre au volant du bus de l’équipe lors d’un stage à Dubaï!

Exclu du centre de formation de Lille (raisons disciplinaires ou gabarit trop frêle ?), il avait démarré sa carrière à Boulogne en troisième division, avant de passer d’un club à l’autre pendant plusieurs saisons, pour finalement arriver à Marseille, et éclore en équipe de France juste avant le Mondial-2006, où il fut vice-champion du monde dans l’équipe de Zinédine Zidane.

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