Le chef des milices séparatistes du Polisario, dont l’accueil par l’Espagne a déclenché une crise majeure entre Madrid et Rabat, a quitté l’Espagne dans la soirée à bord d’un avion de la présidence algérienne à destination l’Alger.
Brahim Ghali « a prévu de quitter l’Espagne ce soir à bord d’un avion civil depuis l’aéroport de Pampelune », dans le nord du pays, a annoncé mardi soir le ministère espagnol des Affaires étrangères, sans préciser la destination de l’appareil mais en indiquant avoir prévenu les autorités marocaines.
Le départ de Brahim Ghali intervient quelques heures après son audition par le juge Santiago Pedraz de l’Audience Nationale de Madrid dans le cadre de deux plaintes pour « tortures » et « génocide » le visant.
Le juge Pedraz n’ayant pris pas de mesures conservatoires à son encontre, « la liberté de mouvement de M. Ghali n’est pas limitée », a souligné le ministère espagnol.
« La décision du juge du tribunal national Santiago Pedraz de ne pas imposer de mesures conservatoires après avoir pris une déclaration en tant que prévenu a ouvert la porte à son retour en Algérie », écrit ce soir El Pais, ajoutant que son départ ne met cependant pas fin à la crise diplomatique avec le Maroc.
Le Club des avocats au Maroc dit regretter « cette décision de la justice espagnole que nous considérons comme complice, puisqu’elle va permettre à Ghali de quitter le pays malgré les poursuites engagés à son encontre », qualifiant son audience de « mascarade ».
Son entrée en Espagne avec un faux passeport et sous une fausse identité a déclenché une crise diplomatique majeure entre l’Espagne et le Maroc.
Citant des sources policières, le média en ligne El Confidencial avait affirmé dans la journée qu’un avion du gouvernement algérien avait décollé mardi matin en direction de Logroño pour récupérer le criminel de guerre Brahim Ghali, avant d’être dérouté à mi-chemin sur « ordre des contrôleurs aériens militaires ».
Le Maroc a qualifié la crise entre Rabat et Madrid de “test de fiabilité” pour le partenariat bilatéral, en insistant pour obtenir une “clarification sans ambiguïté” du côté espagnol.
“La crise n’est pas liée au cas d’un homme (….) C’est d’abord une histoire de confiance et de respect mutuel rompus entre le Maroc et l’Espagne. C’est un test pour la fiabilité du partenariat” bilatéral, a affirmé lundi le ministère dans une déclaration.