L’accord annoncé jeudi, qui vise à dissuader les dangereuses traversées de la Manche qui ont atteint des records, fait l’objet de vives critiques, notamment de la part du Haut Commissariat pour les réfugiés (HCR) et de plusieurs ONG.
Dans son sermon de Pâques, le chef spirituel de l’Eglise anglicane a indiqué qu’envoyer des demandeurs d’asile à l’étranger pose de « graves questions éthiques », estimant que ce projet est « à l’opposé de la nature de Dieu ».
« Les détails sont pour la politique et les politiciens », mais « le principe doit faire face au jugement de Dieu et il ne le peut pas », a-t-il déclaré.
« Il ne peut pas porter le poids de la responsabilité nationale de notre pays formé par les valeurs chrétiennes, car sous-traiter nos responsabilités, même à un pays qui cherche à faire le bien comme le Rwanda, est l’opposé de la nature de Dieu lui-même qui a pris la responsabilité de nos échecs », a poursuivi Mgr Welby. Il a également appelé à un cessez-le-feu en Ukraine et s’est dit préoccupé par la crise de la cherté de la vie.
Cette intervention de l’archevêque au sujet de la politique du gouvernement n’est pas exceptionnelle. En septembre 2020, il a profité d’une tribune offerte par « The Daily Telegraph » pour dénoncer l’intervention de l’exécutif qui « détermine les détails quotidiens de nos vies » en imposant une limite de six personnes aux rassemblements entre ménages. Alors qu’en décembre dernier, il a estimé que les dirigeants politiques devaient « mettre les mains en l’air » et « reconnaître quand les choses tournent mal », alors qu’il évoquait sa « déception » concernant les rassemblements à Downing Street pendant le confinement.
Pour sa part, le ministère de l’Intérieur a mis en avant la « crise migratoire d’une ampleur sans précédent » à laquelle le monde est confronté, un porte-parole soulignant des « changements nécessaires pour empêcher les ignobles passeurs de mettre la vie de gens en danger et pour travailler sur notre système d’asile défaillant ».