Fusillade de Fort Hood: « Je suis le tireur », lance l’ex-psychiatre militaire

Un ancien psychiatre de l’armée américaine a déclaré mardi dès l’ouverture de son procès où il assure lui-même sa défense, être l’auteur de la fusillade de Fort Hood (Texas, sud), le pire massacre jamais survenu sur une base militaire américaine.

"Les preuves vont clairement montrer que je suis le tireur", a affirmé, devant une cour martiale, le commandant Nidal Hasan accusé d’avoir tué 13 personnes et blessé 32 autres en novembre 2009.

Né en Virginie (est) de parents palestiniens, Nidal Hasan, 42 ans, devenu paraplégique à la suite de la fusillade, encourt la peine de mort s’il est reconnu coupable.

Le code militaire lui interdit de plaider coupable si bien que l’ancien psychiatre qui a obtenu le droit de se défendre sans l’aide d’avocats, va tenter de convaincre ses 13 juges militaires qu’il ne mérite pas la peine de mort.

Il a indiqué qu’il ne comptait appeler que deux témoins à la barre. Plus de 250 individus devraient en revanche témoigner contre lui.

La fusillade de novembre 2009 est la pire jamais survenue sur une base militaire américaine dans l’histoire du pays. Le haut commandement de l’armée avait été soumis à d’intenses critiques pour avoir ignoré des signes avant-coureurs dans le comportement de Hasan qui, selon le FBI, correspondait par courriel avec l’imam radical Anwar Al-Aulaqi, tué dans une attaque de drone américain au Yémen en septembre 2011.

L’accusé, qui se préparait à être déployé en Afghanistan avant son attaque, avait par le passé déclaré avoir commis cet acte pour défendre ses frères musulmans contre une guerre "illégale" dans ce pays. Considéré comme un "loup solitaire" d’Al-Qaïda, il a été reconnu par de nombreux témoins.

La juge militaire Tara Osborn a estimé que le procès pourrait durer entre un et quatre mois, et insisté pour que l’accusé se concentre sur les faits et ne se serve pas du tribunal comme d’une tribune pour promouvoir ses opinions.

Elle a ainsi interdit à l’accusation de mentionner le "terrorisme" comme motif de la fusillade, et à Hasan d’essayer de prouver au jury composé de 13 officiers de l’armée qu’il pensait sauver la vie de musulmans en Afghanistan en agissant ainsi.

Certains experts juridiques prédisent que, malgré l’interdiction de la juge, l’accusé va tenter d’utiliser cette stratégie. Dès ses propos liminaires mardi, "il pourrait parler du jihad et dire au jury que ses actes étaient justifiés", a noté Jeff Addicott, spécialiste des lois sur le terrorisme à la St. Mary’s University.

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