France: les nationalistes corses appellent au calme et condamnent le racisme

Les nouveaux dirigeants nationalistes de Corse ont lancé lundi des appels au calme et fermement condamné les manifestations racistes du week-end à Ajaccio, dans le sud de cette île française de Méditerranée, les jugeant "aux antipodes" de leurs idéaux.

"Il faut revenir à une situation apaisée", a déclaré le président de l’Assemblée de Corse, Jean-Guy Talamoni, en visite auprès des pompiers dont l’agression, le soir de Noël, a déclenché des manifestations émaillées de dérapages xénophobes, dont le saccage d’une salle de prières musulmane.

"L’agression inqualifiable dont vous avez été victime ne doit pas servir de prétexte à des déferlements racistes", a ajouté le leader indépendantiste. "Ce qui est passé ces dernières heures est en contradiction formelle avec ce que nous sommes au plus profondément", a encore déclaré M. Talamoni.

"Le nationalisme corse est totalement aux antipodes de tous les phénomènes de racisme, de xénophobie ou d’exclusion", a également affirmé le nouveau président de l’exécutif corse, Gilles Simeoni, qui s’exprimait sur la radio Europe 1 avant de se rendre à son tour dans la caserne de pompiers d’Ajaccio.

Dans la nuit de Noël, des pompiers appelés sur un incendie dans une cité sensible de la ville avaient été attaqués par une vingtaine de personnes armées de barres de fer et de battes de base-ball. Deux pompiers et un policier ont été blessés.

"On a carrément compris qu’on n’était pas les bienvenus, ni la police, ni les pompiers, ce soir-là sur cette intervention", a témoigné Yohann, l’un des pompiers agressés. "C’était: +vous êtes pas chez vous, allez-vous en, sales Corses, cassez-vous+", a-t-il raconté sur la radio RTL.

Deux suspects, interpellés dimanche pour cette agression, ont vu leur garde à vue prolongée lundi, a indiqué à l’AFP le procureur de la République Eric Bouillard.

Ces violences ont déclenché une série de manifestations et de débordements racistes qui font l’objet d’une enquête judiciaire. Tout rassemblement est interdit dans la cité au coeur des événements jusqu’au 4 janvier.

Les nationalistes sont arrivés en tête au second tour des élections régionales le 13 décembre et dirigent pour la première fois depuis leur création en 1982 les institutions de cette île, rattachée à la France en 1768.

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